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Est-on en droit de juger d'autres cultures ?

Politique, religion, cultures sont des sujets brûlants où parfois un dialogue de sourds peut s'installer, mais le dialogue est nécessaire. Ecoutons d'abord pour comprendre et eensuite on argumente ... Guadeloupe, Guyane, Haiti, Martinique, la Caraïbe, la langue créole, Le manque d'échanges sur ces sujets entretient la différence et perpétue cette division dont nous voulons à tous prix nous délester. Et nous savons à qui profite cette division ... Say it loud !

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kika
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Message par kika »

petity coup de gueule à  yves calvi présentateur de l'emission c'est dans l'air que je trouve particulierement c.on et paternalite.l'emission sur la situation en côte d'ivoire m'a énervée au plus au point.
Un présentateur se doit d'être un peu en retrait et laisser parler ses intervenants mais non seulement il est insupportable et se met au rang des spécialiste alors qu'il raconte plein de conneries mais en plus il est suffisant et a traité l'ivoirien qui est venu apporter son analyse de la situation comme un terroriste!il l'a à  peine laissé parlé quand le gars a affirmé que des militaires français avaient tiré sur la foule :fuse:
IDEM pour l'autre crétin de LCI (j'oublie le nom du présentateur et de l'emision je vous communiquerai ça plus tard)
des facistes!!!!!!!!!! :mad:
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kika
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Message par kika »

rien pour la somalie...pas meme une goutte de pétrole :2far:
http://www.indexmundi.com/fr/somalie/


quand à  la côte d'ivoire....
Ressources naturelles et agriculture commerciale:

L'économie ivoirienne est encore essentiellement orientée autour du secteur agricole qui, malgré les difficultés traversées ces dix dernières années, emploie 60 % de la population active, contribue pour 28 % au PIB et rapporte 60 % des recettes d'exportations. Dans les années qui viennent, l'agriculture demeurera le pilier de l'économie ivoirienne.

Le pays est divisé en deux grandes zones agricoles :

au sud: la zone forestière, qui évolue vers une zone recouverte de forêts secondaires, de jachères arborescentes et de plantations pérennes : cacao, café, palmier à  huile, hévéa, cocotier, banane, ananas
.
au nord: la zone de savane, zone d'implantation des principales cultures vivrières : maïs, riz, mil/sorgho, arachide, manioc mais aussi coton et sucre.
La filière agricole a été caractérisée par une forte présence de l'État qui, aujourd'hui, ne cesse de se désengager.

A l'appui de cette évolution, le Gouvernement, soutenu par les institutions financières internationales a mis en place un Programme d'ajustement du secteur agricole (PASA) qui construit efficacement la libéralisation du secteur. Une Agence nationale d'appui au développement agricole (ANADER) a été mise en place et participe de la même démarche.

Le café et le cacao restent les filières clefs de l'économie ivoirienne; les exploitations emploient 700 000 planteurs et font vivre plus du tiers de la population ivoirienne.


La filière café a été entièrement privatisée en 1998. Depuis 1996, les cours du café connaissent une dégringolade constante en raison d'une forte surproduction sur le marché international.

La Côte d'Ivoire est le premier producteur mondial de cacao, avec plus de 40% du marché, quelque 620.000 plantations et environ 6 millions de personnes qui en vivent directement ou indirectement. Le cacao est la première source de devises du pays.

Les prix aux producteurs, entièrement soumis aux lois du marché après la libéralisation totale en août 1999 de la filière, n'ont cessé de chuter pour atteindre 200 F CFA (2 FF) en 2000 contre 560 F CFA un an plus tôt à  la même époque.

Pour tenter de redresser le cours du cacao sur le marché international, la Côte d'Ivoire a réduit son offre en interdisant, le 17 mars 2000, l'exportation de cacao sous-grade, petites fèves de la récolte intermédiaire, soit environ 240.000 tonnes.

Mais la baisse de la demande européenne en beurre de cacao (produit à  partir des fèves) est prévisible, surtout après l'adoption par son parlement le 15 mars 2000 d'une directive autorisant l'introduction de 5% de matières grasses végétales (MGV) dans le chocolat. Cette mesure devrait en revanche profiter à  d'autres produits, comme le karité, issus des pays sahéliens comme le Mali et le Burkina Faso.

La réforme de la filière café-cacao se poursuit. Un fonds de régulation et de contrôle du café et du cacao (FRCC) a été officiellement mis en place le 26 février 2002.

La filière sera gérée par trois organes:

une autorité de régulation chargée de veiller au respect des règles par les opérateurs,
une bourse du café et du cacao (BCC), responsable de la commercialisation,
le FRCC.
La Bourse du Café et du Cacao (BCC), structure de droit privé , a été instaurée par le gouvernement le 25 juillet 2001. Elle rassemble producteurs et exportateurs (respectivement 2/3 et 1/3) et a en charge la gestion de la filière ivoirienne du cacao. Sa principale mission est de reconstruire et de restructurer l'ensemble de cette filière de telle manière que les planteurs soient en mesure de recevoir un prix rémunérateur et prévisible pour leur fèves.

Le Fonds de Régulation et de Contrôle du Café et du Cacao (FRCC) est une structure technique à  vocation financière dont le rôle est d'aider les petits exploitants et les petits exportateurs. Selon les statuts, les ressources du fonds proviennent de redevances prélevées sur le cacao, à  raison de 6,2 CFA par kilo. Les fonds récoltés permettront notamment d'assurer le fonctionnement du FRCC et de la BCC, et participeront à  la stabilisation des prix d'achat aux producteurs.
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jawaan
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Message par jawaan »

moi en fait je vais repondre juste au titre du sujet!!! : PERSONNE EST EN DROIT DE JUGER D'AUTRES CULTURES!

...MAIS certains antillais (ancienne génération dc les parents..., et je parle par ma propre expérience) se permettent de juger d'autre culture et surtout les cultures AFRICAINES... ki koté zot ka vini? :awa:
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didico
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Message par didico »

jawaan a écrit :moi en fait je vais repondre juste au titre du sujet!!! : PERSONNE EST EN DROIT DE JUGER D'AUTRES CULTURES!

...MAIS certains antillais (ancienne génération dc les parents..., et je parle par ma propre expérience) se permettent de juger d'autre culture et surtout les cultures AFRICAINES... ki koté zot ka vini? :awa:
J'ai hésité un certain temps avant de répondre, mais puisqu'on est là  pour discuter alors je me lance !

Je n'ai qu'une question à  te poser Jawaan : As-tu lu les interventions précédentes ?
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dada-7
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Message par dada-7 »

jawaan a écrit :moi en fait je vais repondre juste au titre du sujet!!! : PERSONNE EST EN DROIT DE JUGER D'AUTRES CULTURES!

...MAIS certains antillais (ancienne génération dc les parents..., et je parle par ma propre expérience) se permettent de juger d'autre culture et surtout les cultures AFRICAINES... ki koté zot ka vini? :awa:
Je vois exactement où tu veux en venir: "la théorie de l'ignorant" . Parfois il est peut-être plus simple de vouloir à  tout prix dénigrer l'autre plutôt que de se regarder dans un miroir ... Mais bon, y'a des esprits qui sont formatés à  vie (vive le colonialisme intellectuel :whever: )
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jawaan
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Message par jawaan »

didico a écrit :
jawaan a écrit :moi en fait je vais repondre juste au titre du sujet!!! : PERSONNE EST EN DROIT DE JUGER D'AUTRES CULTURES!

...MAIS certains antillais (ancienne génération dc les parents..., et je parle par ma propre expérience) se permettent de juger d'autre culture et surtout les cultures AFRICAINES... ki koté zot ka vini? :awa:
J'ai hésité un certain temps avant de répondre, mais puisqu'on est là  pour discuter alors je me lance !

Je n'ai qu'une question à  te poser Jawaan : As-tu lu les interventions précédentes ?

non :hi:
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Message par jawaan »

Dada-7 a écrit :
jawaan a écrit :moi en fait je vais repondre juste au titre du sujet!!! : PERSONNE EST EN DROIT DE JUGER D'AUTRES CULTURES!

...MAIS certains antillais (ancienne génération dc les parents..., et je parle par ma propre expérience) se permettent de juger d'autre culture et surtout les cultures AFRICAINES... ki koté zot ka vini? :awa:
Je vois exactement où tu veux en venir: "la théorie de l'ignorant" . Parfois il est peut-être plus simple de vouloir à  tout prix dénigrer l'autre plutôt que de se regarder dans un miroir ... Mais bon, y'a des esprits qui sont formatés à  vie (vive le colonialisme intellectuel :whever: )
merci dada, tu as exactement compris ce que je voulais dire :deal:
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didico
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Message par didico »

jawaan a écrit :
didico a écrit :
jawaan a écrit :moi en fait je vais repondre juste au titre du sujet!!! : PERSONNE EST EN DROIT DE JUGER D'AUTRES CULTURES!

...MAIS certains antillais (ancienne génération dc les parents..., et je parle par ma propre expérience) se permettent de juger d'autre culture et surtout les cultures AFRICAINES... ki koté zot ka vini? :awa:
J'ai hésité un certain temps avant de répondre, mais puisqu'on est là  pour discuter alors je me lance !

Je n'ai qu'une question à  te poser Jawaan : As-tu lu les interventions précédentes ?

non :hi:
Ok ! C'est bien ce que je pensais ! :hi:
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Re: Est-on en droit de juger d'autres cultures ?

Message par didico »

Allez, j'en remets une couche parce que cet article m'a particulièrement touché !
Mamadou Bineta a écrit :Sous la férule des intégristes

Des enfants et des femmes, jugés récalcitrants, sont enfermés dans des centres de "dressage" créés par des intégristes. Ils y subissent de mauvais traitements, sans que personne n'ose réagir.

Ridina, un quartier de N'Djamena, la capitale tchadienne. Un gamin de 11 ans, le corps lacéré, s'enfuit en pleurant d'une concession dans l'espoir de regagner la maison familiale. Très vite, il est rattrapé par un jeune marabout et ramené au centre, où, détenu depuis quelques jours, il est régulièrement fouetté et tabassé. C'est son père qui l'y a placé afin qu'il soit "dressé" à  lui obéir en toute circonstance.

Cet établissement privé est officiellement un centre de formation et d'éducation islamique. La violence y est le mode d'éducation privilégié. Pas moins de 90 enfants y sont internés. Les uns sont des talibés ( élèves des écoles coraniques ), tandis que les autres sont des enfants en cours de rééducation à  la demande de leurs parents. Pour avoir transgressé les lois islamiques, des pensionnaires sont enchaînés ou privés de nourriture toute la journée. "Le jour où j'ai été conduit dans cette école par ma mère, qui estimait que je ne l'écoutais pas, le grand maître a ordonné aux encadreurs de m'enchaîner, témoigne Soudani. Ils se sont mis à  me bastonner longuement, en me demandant de jurer au nom d'Allah que je resterais soumis à  ma mère". Le garçon a passé 9 mois ainsi enchaîné, comme 15 de ses compagnons. "Pendant 9 mois, nous avons été soumis à  un dur apprentissage du Coran et surtout des versets qui parlent de la soumission d'un fils ou d'une fille à  ses parents. Nous étions battus en cas d'erreur. Nous ne mangions pas assez. Pour dormir, seulement des petites nattes à  partager à  7, sans draps ni couverture, malgré le froid.

Malgré ces mauvais traitements, Hawa, la mère de Soudani, se réjouit du résultat. " Il ne vole plus depuis que je l'ai envoyé dans ce centre. Il me respecte et il n'a plus d'amis qui l'entraînent à  faire de mauvaises choses. Il a peur de Dieu."
Elle nuance toutefois sa satisfaction, car, en plus des frais de "formation" de 76€, elle a dû dépenser 46€ pour soigner son fils après sa sortie. Depuis qu'il a regagné sa famille, Soudani évite de côtoyer sa mère et reste souvent méditatif. Les pensionnaires du centre de Ridina viennent non seulement du Tchad, mais de Kousseri, au Cameroun, ainsi que du Nigeria. Créé il y a 5 ans par des intégristes pour inculquer les valeurs islamiques, ce n'est que depuis l'année dernière que l'établissement s'affirme commeun centre de redressemeent.
Des centres similaires existent à  Abéché ( dans l'Est ) et à  Sarh ( dans le Sud ). Les hommes y placent également leurs épouses jugées récalcitrantes. Selon Félicien Ntakiyimana, responsable de la protection de l'enfant auprès de l'UNICEF, une mission menée en octobre 2004 au centre Dar es-Salaam d'Abéché a confirmé que les mêmes traitements inhumains y sont infligés.
"Je connais plus d'une dizaine d'hommes à  Abéché qui y ont amené leurs épouses pour qu'elles soient dressées et formées selon les principes de l'islam", révèle une femme originaire de la région.
Pour Al-Hadj Sami, le maître du centre de Ridina, la formation ne fait qu'obéir aux principes de l'islam. "Si certaines personnes sont mécontentes, c'est parce qu'elles ne connaissent pas l'islam et ses principes de formation." Dans un communiqué de presse publié en août dernier, le collectif des Associations des mouvements de jeunes du Tchad dénonce les conséquences psychologiques du dressage moral et corporel opéré dans ces centres de formation et attire l'attention des autorités sur l'avancée de l'intégrisme.

A la Direction des affaires religieuses et coutumières du ministères de l'Administration du territoire, on se dit très préoccupé par ces dérapages. L'un de ses responsables confie qu'il est presque impossible d'intervenir, car la plupart de ces centres sont financés par des pays du golfe et bénéficient de l'appui de hauts responsables. Même constat à  la Direction de l'enfance du ministère de l'Action sociale et de la Famille : "Finalement, tout le monde a peur d'intervenir parce qu'il s'agit de la religion islamique." L'un des responsables a néanmoins réussi à  visiter ces établissements afin d'obtenir un changement. En vain. "Malheureusement, après notre passage, les mêmes traitements ont continué ."
( source : LE MESSAGER du 27 Janvier 2005 )
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sista nina
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Re: Est-on en droit de juger d'autres cultures ?

Message par sista nina »

en quoi il t'a touché? moi je retiens que la maman est contente parce qu'enfin son fils la respecte et ne vole plus. bon ok, :wonm: ça fait un peu sans coeur mais je ne vois pas en quoii cet article doit nous aider à  pencher d'un coté ou de l'autre de la balance moi. juger oui mais pas toucher :ok: :nope:
La Sista de Nina!
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didico
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Re: Est-on en droit de juger d'autres cultures ?

Message par didico »

Allons allons Sista Nina, ne vois-tu rien venir ?

Apparement certains savent bien utiliser l'argument du "on ne doit pas juger d'autres cultures"

Allez, pour y voir encore un peu plus clair :
"Si certaines personnes sont mécontentes, c'est parce qu'elles ne connaissent pas l'islam et ses principes de formation."
L'un de ses responsables confie qu'il est presque impossible d'intervenir, car la plupart de ces centres sont financés par des pays du golfe et bénéficient de l'appui de hauts responsables
C'est remarquable, gardons nous de juger....laissons d'autres instaurer leur volonté à  leur guise !
Et pour quel résultat ici ?

La chair de mes ancêtres devrait se retourner dans leurs tombes
Le garçon a passé 9 mois ainsi enchaîné, comme 15 de ses compagnons.(...)Nous étions battus en cas d'erreur. Nous ne mangions pas assez. Pour dormir, seulement des petites nattes à  partager à  7, sans draps ni couverture, malgré le froid.
cqfd


Plus rien à  ajouter....je m'casse !
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didico
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Re: Est-on en droit de juger d'autres cultures ?

Message par didico »

Alors que je ne pensais pas revenir sur ce sujet, je suis tombé sur cet article qui est la parfaite illustration de la problématique ici !

Lisez plutôt :winky: :
[color=red][size=150]Anjum Niaz[/size][/color] a écrit :Les tares d'un Etat révélées par un viol

Depuis l'agression d'une jeune médecin début janvier, Islamabad, accusé de bafouer le droit des femmes, a mauvaise presse aux Etats-Unis. Les ONG internationales et les expatriés pakistanais s'insurgent.

Le président pakistanais, Pervez Musharraf, est devenu l'ennemi officiel de la démocratie. Hier encore, comme le rappelait fin janvier Codoleezza Rice lors de sa prise de fonctions, il était pourtant l'architecte d'une "modération éclairée" et sortait son pays des affres du terrorisme ; mais aujourdh'ui, de nombreux groupes de réflexion, organes de presse et gourous de la télé dépeignent Musharraf comme fossoyeur des droits de l'homme, à  l'instar du roi d'Arabie Saoudite et du dirigeant égyptien Hosni Moubarak. Et une question est sur toutes le lèvres : jusqu'où ira George Bush pour promouvoir les droits de la femmes et des élections libres en Arabie Saoudite, au Pakistan et en Egypte ?

En fait, cette soudaine hostilité à  l'égard de Musharraf n'a rien d'étonnant. Le viol du docteur Shazia Khalid, à  Sui, au Baloutchistan [le 2 janvier dernier], est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase des Occidentaux. Outrés que Musharraf, chef de l'armée, répugne à  dénoncer les militaires responsables, les défenseurs du général, autrefois admiré pour son franc-parler, se font de plus en plus rares. La mollesse et l'inconsistance de la réaction du gouvernement du Premier ministre Shaukat Aziz, après que les habitants de Sui ont décidé de faire justice eux-mêmes et incendié la ville, ne font que confirmer la misogynie et le profond mépris de la femme qui l'habite.

"Disproportionnée", voilà  donc tout ce que el gouvernement a trouvé à  dire de l'affaire du viol de la jeune femme. Jusqu'où iront le cynisme et la légèreté de nos ministres ? Et le pire est que les commentaires insensibles de responsables représentant le gouvernement, comme le ministre de l'Information, ne font que nuire un peu plus à  l'image du Pakistan à  l'étranger. Non content d'avoir perdu beaucoup d'argent pour que le travail reprenne sur le gisement de gaz de Sui, le gouvernement d'Islamabad a également suscité dans le monde entier une grande colère, voire un dégoût unanime.

Ces évènements font aussi reculer la cause des femmes actives, qui souhaitent travailler hors de chez elles. Ils contribuent également à  priver de médecin des milliers, voire de smillions d'habitants des zones rurales. Quels parents pourraient aujourd'hui, en leur âme et conscience, laisser leur filles quitter le domicile familial pour aller affronter des monstres sans visage ? Les perdants de cette histoire ne sont ni Musharraf ni l'armée. Ce sont les femmes et, plus généralement, la population du Pakistan.

Des lois discriminatoires envers les femmes

Une semaine avant le début des troubles au baloutchistan, l'ONG Human Rights Watch, basée à  New York, tirait déjà  la sonnette d'alarme face à  al condition déplorable des Pakistanaises : "La législation actuelle est discriminatoire envers les femmes et crée de nombreuses entraves à  l'obtention de réparations par les victimes de violences. Les personnes ayant survécu à  des agressions ne rencontrent qu'indifférence et hostilité à  tous les échelons du système judiciaire, depuis la police, qui refuse d'enregistrer les plaintes ou d'ouvrir des enquêtes dans les affaires de violences sexistes, jusqu'aux juges, dont la formation et l'engagement à  l'égard des droits des femmes sont limités." A moins que nous ayons tous rêvé, c'est exactement ce qui est arrivé à  Shazia Khalid. Pourquoi donc un silence assourdissant protège-t-il des agents qui, pourtant chargés de faire respecter la loi, ont refusé d'entendre l'appel à  la justice de la victime ? Honte à  nous tous.
"En vertu des lois en vigueur au Pakistan, seuls les aveux du coupable ou le témoignage de 4 hommes musulmans adultes ayant assisté à  l'agression peuvent prouver un viol. Lorsqu'une femme n'est pas en mesure d'étayer ses accusations de viol, elle risque fortement de se voir inculpée pour fornication ou adultère, 2 crimes passibles soit d'une longue peine d'emprisonnement, soit de la flagellation publique, voie, même si c'est plus rare, de la mort par lapidation. Dans le cadre de cette législation, le témoignage d'une femme a deux fois moins de poids que celui d'une homme", précise le rapport de human Rights Watch.

Ne vous étonnez donc pas si vous apprenez un beau jour que Shazia Khalid est en prison. Cela n'aurait d'ailleurs rien de nouveau : elle ne ferait que grossir les rangs des femmes mises en cause par ce genre de loi, dont le nombre est estimé à  200 000.(...)

L'Association des travailleurs pakistanais ( AOPP ), également basée à  New York, a reçu sur son site Internet une avalanche d'e-mails exigeant des sanctions sévères à  l'encontre des violeurs. Pour son président, Asif Alam, l'affaire de Sui constitue, "pour le Pakistan, l'une des pires catastrophes en termes d'image". Le commentaire suivant reflète d'ailleurs bien l'opinion de nombre de Pakistanais vivant aux Etats-Unis : "Je ne voudrais pas avoir l'image d'un gouvernement qui protège et encourage les violeurs. Pour que je plaide aux Etats-Unis en faveur de Musharraf, le gouvernement devra d'abord montrer sa bonne volonté en la matière." A bon entendeur...

( source originale : DAWN
source secondaire et traduction : Courrier International n.746 du 17 au 23 février 2005 )



Cet article, c'est exactement ce qu'il fallait pour cerner la donne car les enjeux du jugement d'autres cultures apparaissent clairement dans toute leurs subtilités :deal: :

Il est question des véléités militaire éventuelles d'un gouvernement omnipotent ( celui de Bush ) :sad: , du rapport de force culturel et moral de l'Occident avec une autre culture ( à  travers les ONG et la question de "l'image du Pakistan" qui revient souvent : ça compte énormément tout ça et ce n'est pas du vent comme on pourrait le penser à  priori :winky: ) et aussi de la nature même de cette autre culture ( honnêtement Dada, je sais pas ce que t'en penses, mais on est pas vraiment dans l'équilibre culturel dont tu parlais quand 1 femme violée doit recourir au témoignage de 4 hommes musulmans pour prouver un viol :wonm: : an bien vlé oksidantalizé mè ni dé limit kan menm, non ? :kam: )


Enfin bref, c'est l'illustration parfaite de tout ce que ce sujet implique !


P.S. : pour ceux qui le veulent ( zot ka fè sa zot vlé, an pa ka fosé lanmen ba pon moun si ni dé twa ki pa vlé jijé kilti a dot moun :wave: ) voici l'adresse du site de l'Association des travailleurs pakistanais ( AOPP ) : http://aopp.org/

Tout en bas il y a l'adresse mail que vous pouvez utiliser si vous voulez donner la force à  Shazia Khalid.......en jugeant la culture pakistanaise au passage et en agissant d'une certaine manière

Et là  c'est l'adresse de l'ONG Human Rights Watch : http://www.hrw.org/

:winky:
Eï-Eï-Poo
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