voilà !
Patrice Férus a écrit:
C'est une critique du film "Nèg' Maron" de Jean-Claude Flamand.
Ce film me laisse que des regrets. On a trop peu de fenêtres de tir pour gâcher les occasions de faire une oeuvre forte. Les points forts de ce film, c'est de sortir du cliché du dépliant touristique, quelques bonnes envolées lyriques bref, y'avait de l'idée, mais à l'arrivée c'est beaucoup, beaucoup,
beaucoup trop mal exploité.
AVERTISSEMENT : Pour étayer le propos, je vais donc dévoiler des passages du film et donc ce qui ne l'ont pas encore vu etc...
le casting :
Le film est servi par des acteurs très moyens (et parfois mauvais pour certains). Jocelyne Béroard et Stomy Bugsy -qui sont loin d'être les personnages centraux du film- ne sont là que pour justifier le montage financier du projet. D'ailleurs, ils sont dépêchés en promotion, malgré la faible importance de leurs personnages, car ils ont évidemment en métropole plus de poids que D. Daly ou Admiral T. Jocelyne Béroard joue mal, n'ayons pas peur de le dire. Le fait d'être une grande chanteuse ne signifie pas qu'on soit une (grande) actrice. Sa désolation surjouée à l'enterrement de Silex, frise le ridicule. A sa décharge, le rôle n'était pas très profond, mais je reste convaincu qu'une Firmine Richard (qui a fait l'Actor Studio à New-York après "Romuald & Juliette") aurait certainement donné plus d'épaisseur à ce rôle de mère "potomitan" de la société antillaise. Stomy Bugsy, lui, est caricatural à souhait c'est le "9-3" qui
arrive en Gwada histoire de rallier, le public des banlieues difficiles. Au final, il apparaît comme une mouche au milieu du lait. Sans compter que son histoire personnelle dans ce film vient parasiter l'ensemble, mais j'y reviendrais Admiral T et D. Daly livrent eux, des prestations inégales parfois bonnes, (jamais excellentes) parfois franchement mauvaises, mais toujours marquées par une sincérité, une volonté, une honnêteté.
Et puis, l'acteur qui joue le béké du début est lui carrément médiocre.
En revanche, José Jernidier, le père de Joshua est juste et sobre dans son jeu. Il montre dans ses expressions la détresse de l'alcoolique, et on voit dans son regard, la mélancolie de la déception qui le ronge depuis des années. La jeune fille qui joue la soeur de Joshua et qui a une histoire avec Silex, montre de vrais talents d'actrice, malgré le peu de scènes qu'elle a à fournir. Elle vole d'ailleurs la vedette aux deux protagonistes principaux à chaque fois qu'elle apparaît à leur côté.
Le scénario :
C'est très certainement la plus grande faiblesse du film. Tout est (trop) survolé, jamais bien étudié, jamais franchement traité. C'est d'autant plus dommage qu'il y avait des idées, mais la trame dramatique est vraiment trop légère. Cela conduit trop souvent à des scènes sans relief car il manque des clés pour comprendre réellement la vision de l'auteur.
L'impact de l'Esclavage est évacué, dans le regard de Joshua et Silex
au moment où il cambriole chez la famille du béké. La situation de désoeuvrement de la jeunesse antillaise et de la prise de conscience de son état est (seulement) évoquée au détour d'une phrase entre les deux protagonistes.
Pire ! Trop de situations mènent à rien ou parasitent l'histoire : A quoi bon évoquer la grossesse de la soeur de Joshua, s'il n'y a pas de suivi ? Quid de la réaction de la mère, par exemple.
Le rôle tenu par Stomy Bugsy n'apporte rien et donc ne sert à rien. A quoi rime son histoire avec cette fille (qui joue très mal, d'ailleurs), sinon à disperser le film ?
Aparté : Du point de vue de la crédibilité encore, ceux qui connaissent la Guadeloupe, auront du mal à croire comme on nous l'a montré en marge du meeting syndical, que des superbes nanas, traînent frivolement au comptoir d'un bar ambulant en pleine nuit dans le quartier difficile de Boissard. Ailleurs, à la rigueur, mais pas dans ce quartier là .
D'une manière générale, "Nèg Maron" avait sérieusement besoin
d'approfondir d'autres thèmes, comme la "résurrection" du père de Joshua qui méritait que l'on s'y attarde vraiment. Au contraire, là , c'est soudain, et on ne saisi pas très bien le déclic qui fait qu'il revient à la vie sociétale: Il quitte la bouteille, avec une facilité qui susciterait l'envie et la jalousie de bien de groupes d'alcooliques anonymes.
Bref, tout cela m'amène au dernier point.
La réalisation :
Les lacunes du film viennent en grande partie de la maladresse du réalisateur. Le montage d'une scène l'explique : au moment de la mort de Silex, quand Joshua et sa soeur arrivent sur les lieux sur une petite route de Grande-Terre, leur mini-camion s'arrête au milieu de la route, sans que l'on sache pourquoi. Ce n'est que dans le plan suivant (plus large) que l'on se rend compte qu'il y avait déjà une file de voitures qui l'oblige à s'arrêter précisemment là : c'est tout con, mais c'est encore l'une des clés manquantes qui affaiblit la compréhension du film.
Par ailleurs, la force d'un réalisateur réside en sa capacité à bien diriger son casting. Or là , Jean-Claude Flamand n'a pas su les diriger de sorte qu'il puisse en tirer le maximum. Certes, les acteurs ne sont pas tous très bons, mais sa direction d'acteurs aurait dû mieux compenser la faiblesse de sa distribution.
Au lieu de cela, on assiste à une belle idée, à de bonnes intentions mais qui en définitive, se tirent une balle dans le pied. Je le répète, faire le choix, de développer l'histoire du personnage Stomy Bugsy est une erreur, car c'est du temps (perdu) en moins pour expliquer tout le cheminement des héros, ou encore le retour du père de Joshua.
Alors, c'est vrai, c'est un premier film, mais cela n'excuse pas ses trop nombreuses approximations. D'ailleurs, le meilleur moyen d'évoluer pour un metteurs en scène passe par sa propre remise en question. Et ce n'est certainement pas seulement une question de moyens financiers. Le cinéma indépendant fait souvent la démonstration que l'absence de moyens oblige les auteurs a aller plus loin dans leur scénari pour exister sur le marché.
M. Night Shyamalan, le réalisateur (indo)américain a si je ne m'abuse, tourné son tout premier long-métrage en 1999 et il s'appellait : "Sixième Sens". On ne peut pas dire que ce soit un film à gros budget (Bruce Willis,
fort d'une année fructueuse au niveau de ses cachets a accepté de faire ce film au mininum salarial et syndical). La force de "Sixième Sens" réside dans son scénario, sa mise en scène tout en sobriété, sa direction d'acteur. C'est tout ce qui a manqué, à Flamand. Son projet devait encore être travaillé. C'était un fruit pas encore mûr, mais cueilli malgré tout. C'est dommage, vraiment dommage.
Cela dit, j'encourage le film, il faut le voir. J'encourage le réalisateur, il se doit de perséverer. C'est une entreprise très difficile et même s'il n'avait pas à mes yeux assez de recul sur son travail, il reste une détermination qu'il faut saluer. Ma critique se veut d'abord contructive. Elle est forcément subjective, mais elle s'appuie sur des éléments objectifs (développés plus haut) qui lui confèrent au moins, une honnêteté.
voilà ...
kyenbé...
Moi je la trouve plus constructive que négative et vous?
Oui plutôt sauf que ce gars m'est tombé dessus suite à cette critique que j'ai publié sur RK afin d'apporter un autre regard sur Neg mawon, je vous invite à lire la réponse de cet hypocrite..dsl si l'un des memebres le connait personnellement mais là en bonnarrr :
Bonjour,
Je suis Patrice Férus, l'auteur de la critique sur "Nèg' Maron" le film de
Jean-Claude Flamand-Barny.
C'est un texte que j'assume pleinement.
Cependant, je ne vous connais pas et comme j'ai transmis cette critique à un
cercle de connaissances que je croyais fermé -et donc privé-, je m'étonne
donc de la voir apparaître sur internet par vos soins.
critique sur RK
Mesurez-vous les conséquences de vos actes à mon égard, ou est-ce que vous
vous en moquez ?
Mon opinion relève de ma liberté, et la diffusion de mon opinion relève
également de ma liberté.
Je trouve votre démarche particulièrement déplacée et malhonnête, dans la
mesure où vous citez à la fois mon nom mais également les endroits où j'ai
pu travaillé pour donner du poids à ce post.
Il s'agissait d'une opinion privée (aucun rapport là avec mon travail et
donc mon ou mes employeurs) et la moindre des choses était d'avoir mon
autorisation pour mettre en ligne mes propos, que vous aviez récupéré par
mail.
Qui dit mail, dit conversation privée. Il ne s'agissait pas d'une pièce
jointe fowardée, ni d'un quelconque chat en ligne, qui eux sont davantage
publics.
D'ailleurs, j'aimerais savoir par qui ce texte est arrivé jusqu'à vous.
J'attends également que vous répondiez à ce mail, -ne serait-ce que par
courage-, car, je le répête, je ne vous connais pas et vous vous êtes permis
de reprendre des propos sans mon consentement et cela c'est inadmissible.
Je vous demande donc le retrait de mon opinion sur le net, car il s'agissait
d'une conversation privée qui n'aurait jamais dû perdre ce caractère là .
Cordialement
Patrice E. Férus
konsyans@hotmail.com (msn messenger)
Missié L'ambassadè est vivement réllé réllé réllé'l 'l 'l...