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Cultures de l'écrit et cultures de l'oral

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kika
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Cultures de l'écrit et cultures de l'oral

Message par kika »

je suis tombée sur un texte de Lévi -Strauss écrit en 1955 dans Tristes tropiques

Au néolithique ,l'humanité a accompli des pas de géant sans le secours de l'écriture;avec elle,les civilisations historiques de l'occident ont longtemps stagné.Sans doute concevrait on mal l'epanouissement scientifique du XIX et XX siècle sans écriture.Mais cette condition nécessaire n'est certainement pas suffisante pour l'expliquer.
Si l'on veut mettre en corrélation l'apparition de l'écriture avec certains traits caractéristiques de la civilisation,il faut chercher dans une autre direction.Le seul phénomène qui l'ait fidèlement accompagnée est la formation des cités et des empires,c'est à  dire l'intégration dans un système politique d'un nombre considérable d'individus et leur hérarchisation en castes et en classes.Telle est ,en tous cas,l'evolution typique à  laquelle on assiste,depuis l'Egypte jusqu'à  la Chine, au moment ou l'ecriture fait son début:elle paraît favoriser l'exploitation des hommes avant leur illumination.Cette exploitation,qui permettrait de rassembler des milliers de travailleurs pour les astreindre à  des tâches exténuantes,rend mieux compte de la naissance de l'architectureque la relation directe envisagée tout à  l'heure.Si mon hypothèse est exacte,il faut admettre que la fonction primaire de la communication ecrite est de faciliter l'asservissement.L'emploi de l'écriture à  des fins désinteressées,en vue de tirer des satisfactions intellectuelles et esthétiques,est un résultat secondaire,si même il ne se réduit pas le plus souvent à  un moyen pour renforcer,justifier ou dissimuler l'autre.


pensez vous que les cultures orales et issues de l'oralité etaient et sont moins hiérarchisées que celles dites "écrites"?
Qu'entend il comme asservissement par l'écriture?
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nounouws
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Re: Cultures de l'écrit et cultures de l'oral

Message par nounouws »

Hou là , ça c'est du sujet qui réclament l'attention des hautes sphéres de mon cerveau embrumé lol

A la lecture de l'extrait que tu nous a proposé kika et de ta qustion, j'ai d'abord pensé que l'asservissement dont parle Levi-Strauss, vient du fait qu'auparavant la tradition orale était librement répétée, transmise, parfois détournée, corrigée, etc...chacun y mettant son grain de sel, les propos rapportés s'en trouvait ainsi enrichies. De plus avec la tradition orale, une place plus petite est faite à  la mauvaise interprétation : grâce à  la communication engendrée
Alors que l'écriture, plus figée, a longtemps profité du fait que, dans les sociétés modernes (donc dans les systèmes sociaux hierarchisées), l'éducation a été (et est toujours) le propre des classes élevées de la hierarchie sociale. Elle paraît alors plus vraie qu'une tradition orale, alors que de nombreux écrits ont du être créé

Ensuite, je me suis demandé si je n'étais pas passé complètement à  côté du message de Lévi-Strauss. Alors j'ai trouvé le passage précédant le tien sur Google :
Les villages où j'ai séjourné dans les collines de Chittagong au Pakistan oriental sont peuplés d'illettrés; chacun a cependant son scribe qui remplit sa fonction auprès des individus de la collectivité. Tous connaissent l'écriture et l'utilisent au besoin, mais du dehors et comme un médiateur étranger avec lequel ils communiquent par des méthodes orales. Or, le scribe est rarement un fonctionnaire ou un employé du groupe; sa science s'accompagne de puissance, tant et si bien que le même individu réunit souvent les fonctions de scribe et d'usurier, non point seulement qu'il ait besoin de lire et d'écrire pour exercer son industrie; mais parce qu'il se trouve aussi, à  double titre, être celui qui a prise sur les autres.

C'est une étrange chose que l'écriture. Il semblerait que son apparition n'eût pu manquer de déterminer des changements profonds dans les conditions d'existence de l'humanité; et que ces transformations dussent être surtout de nature intellectuelle. La possession de l'écriture multiplie prodigieusement l'aptitude des hommes à  préserver les connaissances. On la concevrait volontiers comme une mémoire artificielle, dont le développement devrait s'accompagner d'une meilleure conscience du passé, donc d'une meilleure capacité à  organiser le présent et l'avenir.

Après avoir éliminé tous les critères proposés pour distinguer la barbarie de la civilisation, on aimerait au moins retenir celui-là : peuples avec ou sans écriture, les uns capables de cumuler les acquisitions anciennes et progressant de plus en plus vite vers le but qu'ils se sont assigné, tandis que les autres impuissants à  retenir le passé au-delà  de cette frange que la mémoire individuelle suffit à  fixer, resteraient prisonniers d'une histoire fluctuante à  laquelle manquerait toujours une origine et la conscience durable du projet.

Pourtant, rien de ce que nous savons de l'écriture et de son rôle dans l'évolution ne justifie une telle conception. Une des phases les plus créatrices de l'histoire de l'humanité se place pendant l'avènement du néolithique: responsable de l'agriculture, de la domestication des animaux et d'autres arts. Pour y parvenir, il a fallu que, pendant des millénaires, de petites collectivités humaines observent, expérimentent, et transmettent le fruit de leurs réflexions. Cette immense entreprise s'est déroulée avec une rigueur et une continuité attestées par le succès, alors que l'écriture était encore inconnue. Si celle-ci est apparue entre les IIIème et IVème millénaires avant notre ère, on doit voir en elle un résultat déjà  lointain (et sans doute indirect) de la révolution néolithique, mais nullement sa condition. A quelle grande innovation est-elle liée? Sur le plan de la technique, on ne peut guère citer que l'architecture. Mais celle des Egyptiens ou des Sumériens n'était pas supérieure aux ouvrages de certains Américains qui ignoraient l'écriture au moment de la découverte. Inversement, depuis l'invention de l'écriture jusqu'à  la naissance de la science moderne le monde occidental a vécu quelques cinq milles années pendant lesquelles ses connaissances ont fluctué plus qu'elles ne se sont accrues. On a souvent remarqué qu'entre le genre de vie d'un citoyen grec ou romain et celui d'un bourgeois européen du XVIIIème siècle il n'y avait pas grande différence.
On comprend alors mieux la raison pour laquelle il évoque l'architecture..
Si je saisi bien cette fois, en fait il ne dit jamais que c'est la hierarchisation des sociétés qui provoquerait un certain asservissement de l'Homme par l'écriture (ouh là , j'étais à  côte de la plaque) mais plutôt que l'asservissement, l'exploitation, l'esclavage, et par conséquent, la hierarchisation des socétés modernes, viendrait en premier lieu de l'écriture ; avancée humaine qui n'a pas, selon lui, donc que des conséquence positives sur l'Histoire.

On peut prendre en exemple (peut-être nombriliste et réducteur, j'avoue, mais pertinent) l'arrivée des premiers colons en Amérique, qui se sont servi de leur écrits (la Bible et autres textes religieux...cf. controverse de Valladollid) comme moyen de s'imposer face aux Amérindiens, comme ils l'avaient fait en Afrique, en Inde, et dans toutes les contrées colonisées par les Occidentaux , puis imposer leur culture, et enfin perpétrer tous les crimes (génocides, mise en esclavage, déshumanisation, etc..) qu'ils voulaient sous couvert de ces lois et autres décrets rédigés dans les métropoles européennes, et donnant force et foi à  leurs actes.

On peut se demander si ce système de soumission par l'écriture n'existe pas encore aujourd'hui.. Une certaine Sophie Roussel, du forum civique européen, se pose la question plus globale de la théorie comme instrument de domination ici dans la Tribune du journal Archipel du "Forum Civique Européen".
Bon je m'arrêterai là  pour le moment.. :winky:
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misye_luk
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Re: Cultures de l'écrit et cultures de l'oral

Message par misye_luk »

Pour la première question, je ne sais pas. Je pense qu'il faut des connaissances historiques pour y répondre. Mais je crois savoir qu'il a exister et qu'il existe encore des royaumes (notamment en Afrique) où l'écriture (tel qu'on l'a connait) n'a pas existé et n'existe pas. Et qu'en plus, ils sont composés de toute sorte de "personnels" (ministres, conseillers, messagers, etc...).
Mais si on prend le degré de "hiérarchisation" d'une société comme seul repère pour juger du développement ou non de celle - ci, je crois qu'on se trompe. Parce que je crois et je pense que la complexité et le statut nevalent pas l'intelligence et la conscience.

Parce que la question de l'écriture, c'est la question de la technologie. Est - ce qu'on est en droit de penser qu'une société "bourrée" de technologie est "mieux" qu'une société qui n'en pas ou très peu ?

L'écriture n'est rien d'autre qu'un outil. Et il y a un travail qui a été fait depuis des siècles, voire peut - être des millénaires pour qu'aujourd'hui on accepte l'écriture comme étant un aboutissement, une fin en soi. Hors ce n'est qu'un moyen.

L'asservissement, dont parle le mec là , il est là . Si c'est un aboutissement et bien c'est celui d'un système complexe mais bête à  souhait. Son principal objectif a été de rajouter un obstacle de plus entre la masse et le groupe dirigeant. En clair : objectif = renforcer le pouvoir de ceux qui mènent le groupe. Voilà  l'asservissement dont il parle.

Et effectivement, alors que la société orale attache une importance essentielle à  la parole donnée donc au respect et à  l'honneur, la "société écrite" en général créé beaucoup plus de distance 'au sens propre comme au figuré) entre son citoyen et sa propre parole. Il n'est plus obligé de la tenir puisqu'elle n'est pas écrite.

... :zzz:
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kika
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Re: Cultures de l'écrit et cultures de l'oral

Message par kika »

misye_luk a écrit :Pour la première question, je ne sais pas. Je pense qu'il faut des connaissances historiques pour y répondre. Mais je crois savoir qu'il a exister et qu'il existe encore des royaumes (notamment en Afrique) où l'écriture (tel qu'on l'a connait) n'a pas existé et n'existe pas. Et qu'en plus, ils sont composés de toute sorte de "personnels" (ministres, conseillers, messagers, etc...).
Mais si on prend le degré de "hiérarchisation" d'une société comme seul repère pour juger du développement ou non de celle - ci, je crois qu'on se trompe. Parce que je crois et je pense que la complexité et le statut nevalent pas l'intelligence et la conscience.

Parce que la question de l'écriture, c'est la question de la technologie. Est - ce qu'on est en droit de penser qu'une société "bourrée" de technologie est "mieux" qu'une société qui n'en pas ou très peu ?

L'écriture n'est rien d'autre qu'un outil. Et il y a un travail qui a été fait depuis des siècles, voire peut - être des millénaires pour qu'aujourd'hui on accepte l'écriture comme étant un aboutissement, une fin en soi. Hors ce n'est qu'un moyen.

L'asservissement, dont parle le mec là , il est là . Si c'est un aboutissement et bien c'est celui d'un système complexe mais bête à  souhait. Son principal objectif a été de rajouter un obstacle de plus entre la masse et le groupe dirigeant. En clair : objectif = renforcer le pouvoir de ceux qui mènent le groupe. Voilà  l'asservissement dont il parle.

Et effectivement, alors que la société orale attache une importance essentielle à  la parole donnée donc au respect et à  l'honneur, la "société écrite" en général créé beaucoup plus de distance 'au sens propre comme au figuré) entre son citoyen et sa propre parole. Il n'est plus obligé de la tenir puisqu'elle n'est pas écrite.

... :zzz:
oui on pourrait te rétorquer alors que la parole écrite reste (laisse des traces) donc est plus facilement vérifiable alors que la parole orale peut être trahie...Qu'en dis tu?
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misye_luk
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Re: Cultures de l'écrit et cultures de l'oral

Message par misye_luk »

Ben oui ! Mais alors que "la parole donnée" fait appel à  la conscience de chacun, "la parole écrite" ne fait appel qu'à  des principes techniques (juridiques, sociaux, etc...). Où est l'humanité grandie là  dedans ?

Toute parole peut - être "trahie" écrite ou non. C'est avant tout une question de conscience.

Dans un "pit a kôk" il n'y a rien d'écrit. Tous les paris sont fait verbalement. Lorsqu'une personne parie avec une autre en face et qu'elle perd, elle doit faire parvenir l'argent par la main des personnes interposés dans les rangs. Rien n'est écrit. S'il arrivait qu'une personne ne tenait pas sa parole, elle comprendrait très vite son erreur :mad:. Seul le respect de la parole donnée prime.

Alors que... (Ya 1 ou 2 semaine dans les journaux écrits et TV en Guadeloupe) un homme passe en jugement quelques années après avoir été inculpé d'avoir violé sa femme. Les faits sont prouvés l'homme est jugé et condamné à  une peine de prison ferme. Tout est écrit et régi par la loi. Mais au moment de la condamnation, il se trouve que le mari et sa femme se sont remis ensemble depuis les faits et l'inculpation. Ils doivent respecter la loi. Mais qu'est - ce qu'on fait de leurs états d'ames et leurs consciences ? Ils se sont (peut - être) jurés l'un à  l'autre de repartir sur de nouvelles bases mais ils sont condamnés par les textes des hommes.
(Ceci dit je pense qu'y a 1 des 2 qui a un problème, sinon les 2)
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dada-7
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Re: Cultures de l'écrit et cultures de l'oral

Message par dada-7 »

misye_luk a écrit :Ben oui ! Mais alors que "la parole donnée" fait appel à  la conscience de chacun, "la parole écrite" ne fait appel qu'à  des principes techniques (juridiques, sociaux, etc...). Où est l'humanité grandie là  dedans ?

Toute parole peut - être "trahie" écrite ou non. C'est avant tout une question de conscience.

Dans un "pit a kôk" il n'y a rien d'écrit. Tous les paris sont fait verbalement. Lorsqu'une personne parie avec une autre en face et qu'elle perd, elle doit faire parvenir l'argent par la main des personnes interposés dans les rangs. Rien n'est écrit. S'il arrivait qu'une personne ne tenait pas sa parole, elle comprendrait très vite son erreur :mad:. Seul le respect de la parole donnée prime.

Alors que... (Ya 1 ou 2 semaine dans les journaux écrits et TV en Guadeloupe) un homme passe en jugement quelques années après avoir été inculpé d'avoir violé sa femme. Les faits sont prouvés l'homme est jugé et condamné à  une peine de prison ferme. Tout est écrit et régi par la loi. Mais au moment de la condamnation, il se trouve que le mari et sa femme se sont remis ensemble depuis les faits et l'inculpation. Ils doivent respecter la loi. Mais qu'est - ce qu'on fait de leurs états d'ames et leurs consciences ? Ils se sont (peut - être) jurés l'un à  l'autre de repartir sur de nouvelles bases mais ils sont condamnés par les textes des hommes.
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Re: Cultures de l'écrit et cultures de l'oral

Message par kika »

misye_luk a écrit :Ben oui ! Mais alors que "la parole donnée" fait appel à  la conscience de chacun, "la parole écrite" ne fait appel qu'à  des principes techniques (juridiques, sociaux, etc...). Où est l'humanité grandie là  dedans ?

Toute parole peut - être "trahie" écrite ou non. C'est avant tout une question de conscience.

Dans un "pit a kôk" il n'y a rien d'écrit. Tous les paris sont fait verbalement. Lorsqu'une personne parie avec une autre en face et qu'elle perd, elle doit faire parvenir l'argent par la main des personnes interposés dans les rangs. Rien n'est écrit. S'il arrivait qu'une personne ne tenait pas sa parole, elle comprendrait très vite son erreur :mad:. Seul le respect de la parole donnée prime.

Alors que... (Ya 1 ou 2 semaine dans les journaux écrits et TV en Guadeloupe) un homme passe en jugement quelques années après avoir été inculpé d'avoir violé sa femme. Les faits sont prouvés l'homme est jugé et condamné à  une peine de prison ferme. Tout est écrit et régi par la loi. Mais au moment de la condamnation, il se trouve que le mari et sa femme se sont remis ensemble depuis les faits et l'inculpation. Ils doivent respecter la loi. Mais qu'est - ce qu'on fait de leurs états d'ames et leurs consciences ? Ils se sont (peut - être) jurés l'un à  l'autre de repartir sur de nouvelles bases mais ils sont condamnés par les textes des hommes.
(Ceci dit je pense qu'y a 1 des 2 qui a un problème, sinon les 2)
oui je suis d'accord avec toi!
mais le probleme de la conscience de chacun est souvent baffoué je vois...
tres peu de personnes ont cette sagesse dans notre monde d'aujourd'hui de respecter cette parole donnée et ce code de l'honneur...beaucoup pense pense que la parole s'évapore et la notion de "preuve" avec...
penses tu quesi l'oral apparait souillé c'est parce que l'écris est rentré dans les moeurs et que les gens se reposent dessus pour tromper tout ceux qui n'auront pas pris soin de se protéger par écris?(j'ai l'impression de faire une interview:nanew: )
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Re: Cultures de l'écrit et cultures de l'oral

Message par misye_luk »

Merci, c'est un sujet qui me passionne.
Et je crois que la phrase toute faite que certains aiment dire - "Ya plus de valeurs !" - exprime le malaise qu'il y a entre ces 2 mondes (écrit & oral).

Il y a une multitude de religions et croyance dont les plus fortes se basent sur des écrits. Si l'écrit était une fin ultime en soit, les religions n'auraient pas eu besoin d'un "prêtre" ou autre "maître" pour éclairer ses paroles. Elles parleraient d'elles - même à  tout le monde comme un rayon de soleil dans les yeux (pouuu, sa bèl sa !? non !? :winky: ).

Si l'écrit a besoin d'une explication orale c'est bien parce qu'elle est sujet à  interprétation de chacun et que le rapport direct ("les yeux dans les yeux") aura toujours plus de force qu'un texte (aussi beau soit - il).

On a tous un groupe ou un musicien ou autre artiste ou sportif préféré qui nous fait kiffer ; que ce soit sur CD, à  la TV ou dans un bouquin. Pourtant on souhaite tous (en cachette ou alors fanatiquement) de rencontrer cette personne en "vrai". D'ailleurs en musique, on se fait souvent sa vraie opinion sur un groupe qu'après l'avoir vu en "live" (vivant ?!)

Pour répondre à  ta question, je pense que l'écrit est "limité" par rapport à  la parole. C'est normal, puisque ce n'est qu'une représentation de la parole. Donc, ne se reposer que sur l'écrit, c'est se limiter. L'écrit n'est là  que pour être dépassé. Et trop peu de gens ne ressentent pas le besoin de dépasser ces outils qui font notre société (textes, livres, TV, voiture...)

Certains y arrivent naturellement, d'autres on besoin de substances pour échapper à  ce monde :wonm:, et la majorité ne s'en inquiète pas trop. "La chair est faible" yo ka di'w !

Pour répondre à  la dernière question, moi même personnellement moi (parce que ce ne sont que des avis persos) je crois que ce qui est "souillé" c'est la conscience humaine (écrite ou orale) ; par un système qui ne souhaite rien d'autre que chacun reste à  sa place. L'ascension sociale est un leurre. Plus de pouvoir d'achat n'a jamais grandi rien d'autre que la taille de ces outils.

Mais bon, après, chacun fait son choix. :deal:
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Re: Cultures de l'écrit et cultures de l'oral

Message par dada-7 »

Poooo, an anvi rantré an déba la mè ni on ti misyé i ka kouvè tout' sé baz la si mwen :nanew:

Jre voudrais aborder une autre dimension de la "culture de l'oral", celle qui est intimement reliée à  notre culture tout court: celle du conte et des conteurs. Nos ancêtres Africains sont arrivés sur nos îles avec leurs bagages intellectuels, leurs coutumes et leur culture. Sans cet outil qui est le conte (culture de l'oral) nous n'aurions pas eu de Kounta Kinté, de konpè lapen, de konpè zanba, de la diablès' etc...

La transmission de l'histoire par voie orale se perd, et avec c'est une grande partie de notre culture qui s'effrite, car nous n'avons pas le luxe de pouvoir mettre sur papier l'histoire de chacune de nos communes et de chacune de nos familles.

Nou pani tan ankò pou sizé an fanmi é palé...Palé pou palé ! La dernière génération de ma famille qui ne faisait pas encore partie intégrante de la "matrice" dans laquelle nous vivons était celle de mes grands parents ... èvè an pèd onlo biten lè yo pati si mwen avan an ni tan pran tout' enfowmasyon an té pou pran asi yo.

Il ya encore des gens, des membres de nos familles qui sont prêts à parler et à partager leurs histoire, mais pour cela, il faudrait que nous, ceux qui sont en manque d'informations, soyons prêts à recevoir cette information, que nous nous donnions le temps de faire une pause un soir par semaine au moins.

Je pense que notre culture, plus que la culture européenne, est une culture de l'oral avant d'être une culture de l'écrit: "Misyé bizwen mèt sa si papyé ? Woyy, sé kouyoné i bizwen kouyoné mwen !"... Et Kika quand tu parles de conscience bafouée et de parole orale trahie, ce sont pour moi des notions amenées par la culture européenne. Si ou pran mo èvè on moun, ou pran mo èvè'y ... Et si jamais il y a trahison, toute ta communauté est mise au courant et ta parole n'a plus aucune valeur ! Et ça dans certaines cultures c'est pire que la pire des insultes. Donc donner sa parole à quelqu'un et la "reprendre" n'arrive que très rarement dans une société basée sur la "culture de l'oral" ... Tout comme un contrat écrit peut être bafoué (et ça se règle au tribunal je te l'accorde)...Mais le tribunal de la "culture orale", c'est toi face à ta conscience et face au regard que ta communauté a sur toi. Kilès ki pli bad ?!
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Re: Cultures de l'écrit et cultures de l'oral

Message par sweety »

La culture orale!! Topic sur lequel j'ai mené une petite recherche! J'ai pris pour base, le conte créole qui comme l'a souligné dada, est un héritage des esclaves africains qui le soir se réunissaient autour du feu pour se conter des histoires à  travers des personnages types: compère zamba, compère lapin, compère lion. Cette étude m'a permis de savoir que tous ces animaux représentaient des personnages types de la société d'antan:
zamba: l'éléphant, le dumb, le nègre en fait (tchiiiiiiiiiiiiip)
lapin: le malin qui berne tout le monde qui n'est autre que le mulâtre
lion:le roi, le blanc, le maître.
L'oralité selon moi est un élément non négligeable dans notre culture antillaise.
J'ai la chance de travailler avec des enfants et à  ma façon j'ai décidé de les intéresser à  la culture orale de notre pays à  travers l'exploitation de contes créoles. Je travaillais uniquement la compréhension orale, aucun support écrit! Ils ont adhérés!!!! Ils st tous rentrés chez eux hyper contents d'avoir appris des interjections comme "yékrik yékrak etc....".
On peut encore transmettre des valeurs à  nos petits.... Il y a des contes créoles qui sont très bien faits.... Intéressons nos petits au conte créole.
A côté de cela viendront des questions sur notre histoire et notre culture, croyez moi!!!

(oooppss' ai-je fait du hors sujet ? :wow: ) pas grave! on est là  pour discuter! :winky:

bye!
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kika
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Re: Cultures de l'écrit et cultures de l'oral

Message par kika »

Sweety a écrit :La culture orale!! Topic sur lequel j'ai mené une petite recherche! J'ai pris pour base, le conte créole qui comme l'a souligné dada, est un héritage des esclaves africains qui le soir se réunissaient autour du feu pour se conter des histoires à  travers des personnages types: compère zamba, compère lapin, compère lion. Cette étude m'a permis de savoir que tous ces animaux représentaient des personnages types de la société d'antan:
zamba: l'éléphant, le dumb, le nègre en fait (tchiiiiiiiiiiiiip)
lapin: le malin qui berne tout le monde qui n'est autre que le mulâtre
lion:le roi, le blanc, le maître.
L'oralité selon moi est un élément non négligeable dans notre culture antillaise.
J'ai la chance de travailler avec des enfants et à  ma façon j'ai décidé de les intéresser à  la culture orale de notre pays à  travers l'exploitation de contes créoles. Je travaillais uniquement la compréhension orale, aucun support écrit! Ils ont adhérés!!!! Ils st tous rentrés chez eux hyper contents d'avoir appris des interjections comme "yékrik yékrak etc....".
On peut encore transmettre des valeurs à  nos petits.... Il y a des contes créoles qui sont très bien faits.... Intéressons nos petits au conte créole.
A côté de cela viendront des questions sur notre histoire et notre culture, croyez moi!!!

(oooppss' ai-je fait du hors sujet ? :wow: ) pas grave! on est là  pour discuter! :winky:

bye!
non c'est tres bien,on est là  pour se poser des questions :winky:
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Re: Cultures de l'écrit et cultures de l'oral

Message par 2zòd »

2 ti bo pou Kika
Bon rèspé pou Misye_luk
On bèl lanmen pou Dada
B.F pou Sweety,

sa nou yé sé sa nou té yé,
men osi, sa nou vlé yé...
Ka nou ké yé !?

Oh yeah ! Oyez ! Oyez !
Ola zô' yé ? Wôl a zôyé !? :zzz:

Nou enmé palé dè wôl a lé zansèt,
Nou ka vwè kè sé ékriti ki an mèt,
Asiré pa pétèt, dèmen sé nou ki ké lé zansèt
alôs jôd'la, kay ka fèt ?
:ali:
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kika
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Re: Cultures de l'écrit et cultures de l'oral

Message par kika »

2zòD a écrit :2 ti bo pou Kika
Bon rèspé pou Misye_luk
On bèl lanmen pou Dada
B.F pou Sweety,

sa nou yé sé sa nou té yé,
men osi, sa nou vlé yé...
Ka nou ké yé !?

Oh yeah ! Oyez ! Oyez !
Ola zô' yé ? Wôl a zôyé !? :zzz:

Nou enmé palé dè wôl a lé zansèt,
Nou ka vwè kè sé ékriti ki an mèt,
Asiré pa pétèt, dèmen sé nou ki ké lé zansèt
alôs jôd'la, kay ka fèt ?
:ali:
:winky: :heart:
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