Souvenez vous, c'était l'un de mes coups de coeur du mois de janvier !
Aussi, 3 mois plus tard, je vous propose à tous ma critique de l'album ( ma première sur Gwadayouth
)E.S.T. ( Esbjörn Svensson Trio ) Viaticum ( genre : jazz/ambiance )
1. Tide of trepidation
2. Eighty-eight days in my veins
3. The well-wisher
4. The unstable table & the infamous fable
5. Viaticum
6. In the tail of her eye
7. Letter from the Leviathan
8. A picture of Doris travelling with Boris
9. What though the way may be long
Quelle douceur ! Quel lyrisme !
Le trio de jazz piano / basse / batterie d’Esbjörn Svensson nous revient avec ce nouvel album des plus réussis !
Composé de 9 morceaux ( + 1 bonus track : classique
) desquels se dégage immanquablement leur goût prononcé pour la mélodie dans l’écriture, le résultat final est une musique toujours aussi dépouillée où les différents instruments, loin de se livrer à des engueulades intempestives, se respectent, s’écoutent les uns les autres, tout en laissant la place d’honneur au piano ! Car, rappelons-le, E.S.T., c’est avant tout un son très délié, très aérien, bourré d’espaces et de silences caractéristiques .
Tantôt soyeusement égrénées ( Viaticum, In the Tail of Love, what though the way may be long ), tantôt s’enveloppant les unes aux autres en cascade les notes délivrées par Svensson aboutissent au final à un jeu remarquable de grâce et d’élégance, à l’image de celui d’un Keith Jarrett ( d’ailleurs il faut croire que le pianiste suédois apprécie particulièrement ce dernier car, tout comme lui, il ne résiste pas à l’envie de donner de la voix en écho à son piano sur certains passages )
Parrallèlement à cela, le combo s’engage de ci de là sur la voie des expérimentations sonores plus abstraites, avec notamment des partitions de « basse électrifiée » dont le son rauque contraste avec le reste et aussi des séquences rythmiques proches du drum’n bass ( The Unstable Table and the Infamous Fable ).
Cette volonté permanente d’abolir les frontières artificielles du temps en fusionnant le classique et l’avant-garde ( comme sur le trippant Letter from the Leviathan par exemple ) est bien l’une des marques de fabrique du trio.
Bref, en un mot comme en cent, avec E.S.T. tout paraît simple, accessible ! Pas du tout élitiste, cet album devrait convenir à toutes les oreilles de ceux qui, après avoir éprouver la frénésie explosive, exponentielle, vibrante d’un David Murray and the Gwo Ka masters, se donnent encore le temps de s’émouvoir, d’aimer, de pleurer…
toujours aussi fan de ta prose !!! c'est vraiment un plaisir 
)