Vente aux enchères des documents d'esclavage!

Politique, religions, cultures sont des sujets brà»lants ou parfois un dialogue de sourds s'installe mais le dialogue est nécessaire ... Guadeloupe, Guyane, Haiti, Martinique, les antilles, la caraibe, la langue créole, Le manque de communication sur ces sujets entretient la différence et provoque la division, et nous savons à  qui profite cette division... Say it loud !
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kika
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Vente aux enchères des documents d'esclavage!

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Mercredi 12 janvier 2005 est prévue, à  l’Hôtel des ventes de Lyon Presqu'île, la vente de centaines de manuscrits et de documents historiques dont certains se rapportent directement au trafic négrier. Cette marchandisation d’un crime contre l’humanité dûment inscrit dans la loi française depuis 2001 grâce à  l’action de la députée de Guyane Mme Christiane Taubira, est inadmissible. Tant sur le plan éthique que sur celui du caractère public des supports de mémoire collective et matériaux de recherches historiques, cette opération mercantile doit être empêchée par la communauté citoyenne.


Un siècle et demi après l’Abolition de l’Esclavage et de la Traite négrière dans les colonies françaises, des familles et entités commerciales anciennement parties prenantes dans l’économie négrière continuent d’engranger les profits liés à  la barbarie sans nom de la traite négrière. Alors que les revenus du commerce des pièces d’Indes a financé les villes portuaires comme Nantes, Bordeaux, Le Havre, La Rochelle, …et plus généralement le développement du capitalisme français, la vente des manuscrits est aujourd’hui l’ultime phase d’exploitation du lucratif filon négrier. Il serait coupable de ne pas s’y opposer par une alerte vigoureuse de l’opinion publique et de l’état français. Lui qui a subventionné en son temps le commerce vers la Guinée pourrait obtenir une préemption ou racheter d’une façon ou d’une autre les documents vendus aux enchères. Idéalement la suspension de la vente serait la solution la plus équilibrée à  court terme, permettant de trancher entre interdiction, rachat par l’état ou toute autre forme d’action protégeant des documents historiographiques aussi importants.


De fait les documents mis à  la vente par la Maison de vente Chenu-Scrive-Bérard [6, rue Marcel-Rivière, 69002 Lyon] en présence de l’expert Alain Agiasse [Tél. : 04-78-37-99-67] recèlent un intérêt majeur pour la compréhension de cette période historique de la Traite négrière et de l’Esclavage que sont les 17ème et 18ème siècles. Ils prennent toute leur valeur dans les renseignements qu’ils donnent sur l’industrie négrière, les rapports entre différents maillons de la chaîne esclavagiste, armateur négociant, banquier, souscripteurs…


Ces documents donnent des noms de familles négrières et d’enseigne commerciales et bancaires. C’est le cas de Jacques-Alexandre Laffont de Ladebat, armateur et négrier de Bordeaux dont les 14 lettres entre 1719 et 1797 décrivent l’activité [N°335, catalogue]. Les noms de Foà¤che frères et Fils, armateurs et négriers du Havre, ceux des acteurs du milieu nantais, assureurs maritimes, armateurs, négociants sont accessibles ainsi que leurs pratiques, des centaines de lettres attestant de leurs activités [N°379, catalogue].


Une requête manuscrite d’indemnité pour un ancien colon de Saint-Domingue qui exploitait une habitation appelée Joli Trou « rapportant annuellement trente milliers de café et trente-deux nègres » apparaît dans le catalogue de vente au numéro 281.


La richesse de ces archives familiales et commerciales et leur inadéquation à  une vente aux enchères est efficacement rendue par la valeur historique du document 324 du catalogue intitulé :


Banque et Traite des Noirs. 2 correspondances, 34 lettres.

La correspondance des banquiers Babaud de Guérigny & Cie impliqués dans le commerce des esclaves est édifiante. «On nous a proposé la caisse en comptabilité en banque d’une affaire qui tend à  s’établir icy, c’est la Compagne d’Association pour le Commerce de la Côte de Guinée. Après en avoir pris connaissance, nous l’avons reconnue susceptible de pouvoir s’exécuter au moyen d’une bonne administration et nous avons accepté la caisse et nous y sommes intéressés par 3 actions ou 90000#. Nous avons vu avec plaisir que vous avez souscrit pour une action.»

Il propose de le représenter «M. Beugnet pourra stipuler pour vous […]». Beugnet est associé de Babaud de Guérigny, ces correspondances datent de 1768-1770.

Inutile de revenir sur l’intérêt didactique et scientifique de tels documents épistolaires. Cela admis il faudra surtout obtenir par la mobilisation et la diffusion du risque de cette vente amorale, en porte-à -faux avec la loi Taubira de 2001, la suspension sine die de la re-marchandisation de l’horreur négrière.


Pour toutes informations complémentaires : etude@chenu-scrive.com, Experts : Alain AJASSE - T 04 78 37 99 67 - F 04 72 40 06 32 - ajasse@ajasse.com http://www.chenu-scrive.com

Expositions : mardi 11 : 14h - 19h Mercredi 12: 10h - 12h

source:http://www.afrikara.com/index.php?page=contenu&art=493
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Re: Vente aux enchères des documents d'esclavage!

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• Une exposition des documents se tiendra mardi 11 janvier de 14h00 à  19h00.

Le Collectif des Antillais, Guyanais, Réunionnais comme plusieurs associations appelle à  un rassemblement mercredi 12 au matin, avant 10h pour réagir à  l'exposition des objets et archives à  la Maison de vente Chenu-Scrive-Bérard, 6, rue Marcel-Rivière, 69002 Lyon.

Il est impératif d'éviter une nouvelle atteinte visant à  effacer des éléments vitaux du puzzle de l'historique de l'activité esclavagiste.

Ces biens devraient appartenir au patrimoine national, et non être la propriété d'un occulte groupuscule dont on ne connaît pas les objectifs, afin que soit respectée la volonté du législateur exprimée en 2001 à  savoir améliorer la recherche, la connaissance et la diffusion sur la traite négrière et l'esclavage et leur donner la place conséquente qu'ils méritent.

Il appartient d'ailleurs à  l'État en en premier lieu au Ministère de la Culture d'agir en ce sens et sans délai. Maître Jean-Claude BEAUJOUR et Charles DAGNET saisiront dès lundi au nom du Collectif des Antillais, Guyanais, Réunionnais, les cabinets des ministres de la Culture et de l'Outre-Mer.

http://www.collectifdom.com/article.php3?id_article=373
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Re: Vente aux enchères des documents d'esclavage!

Message par kika »

Informations relayées par les Editions menaibuc sur les enchères de mercredi à  Lyon

Des archives sur l’esclavage seront bien vendues aux enchères à  Lyon (France) ce mercredi, mais aux autorités publiques et non à  des particuliers, comme aurait pu le laisser entendre un grand quotidien français. La méprise avait causé un haut le cœur à  certaines associations de l’Hexagone. Elles avaient en effet décidé de manifester et de faire appel à  la classe politique pour une suspension, voire une annulation de la vente.

Sources : lundi 10 janvier 2005, par Habibou Bangré
Afrik.com

La communauté africaine de France peu souffler : les archives sur l’esclavage, qui seront vendues aux enchères ce mercredi à  Lyon (Sud de la France), ne deviendront pas propriété de particuliers, mais des autorités publiques. Certaines associations avaient compris, suite à  un article paru dans un grand quotidien de l’Hexagone, que ce patrimoine historique allait se retrouver entre les mains de particuliers et donc échapper à  la consultation publique. Révoltées, plusieurs associations avaient promis de manifester, d’autres appelaient au bon sens de la classe politique pour que soit suspendue, voire annulée, la vente aux enchères honnie.
Ce qui a manifestement provoqué la colère du monde associatif noir, c’est que l’article, qui détaille essentiellement les œuvres qui seront vendues, ne précise pas que ces enchères ne seront pas publiques. « Près de 500 lettres et manuscrits, provenant d’archives familiales ou commerciales, seront vendus à  Lyon mercredi 12 janvier. Cet ensemble aborde des thèmes divers, en particulier un sujet jusquâ€™à  présent peu étudié, la traite des Africains aux XVIIe et XVIIIe siècles », peut-on lire dans Le Monde du 6 janvier 2005.

Alain Ajasse, expert auprès de nombreux commissaires priseurs qui a travaillé sur cette vente, apporte un éclairage indispensable. « Les documents en question constituent à  peine une dizaine de lots sur toutes les enchères de mercredi. Ils seront exclusivement préemptés par les pouvoirs publics. Et il ne peut pas en être autrement puisqu’ils font partie du patrimoine national », explique le spécialiste, qui précise que ce n’est pas la première fois que sont organisées des enchères où sont proposées des documents en rapport avec la traite négrière.

Alain Ajasse revient sur la façon dont les archives sur l’esclavage, de même que les autres, se retrouvent aux enchères. « Parfois, les gens veulent se débarrasser d’objets ou documents anciens lors d’un tri de grenier, par exemple. Ils peuvent se tourner vers les antiquaires ou encore les brocanteurs, mais certains vont s’adresser à  un expert pour savoir ce qu’ils valent. Après étude, et selon l’importance du document, il en référera à  la direction nationale des archives. Elle recherchera s’il figure déjà  dans les archives, si ce n’est pas le cas, il sera vendu aux enchères. C’est la seule façon légale et juste de faire passer un document du domaine privé au domaine public. Cela permet de récupérer des documents dont on pouvait ignorer l’existence, puisqu’ils sont gardés par les familles. Personne n’y perd car le patrimoine et la mémoire nationaux s’enrichissent et la personne à  qui appartenait le document est dédommagée », souligne-t-il.
Il n’y a en somme aucune chance que des archives, quelles qu’elles soient, se retrouvent vendues aux enchères.

Toutefois, certaines associations ont simplement vu une menace sur l’héritage d’un pan peu glorieux de l’Histoire. Et une violation de la loi. Patrick Karam, Président du Collectif des Antillais, Guyanais, Réunionnais, a ainsi dénoncé sur le site une mesure qui va à  l’encontre la loi de 2001 visant à  Â« améliorer la recherche, la connaissance et la diffusion sur la traite négrière et l’esclavage et leur donner la place conséquente qu’ils méritent ». Afrikara désigne quant à  lui l’entorse au Code de déontologie dont les articles 6 et 7 « contribuent à  asseoir légalement et moralement la mobilisation pour une interdiction de la vente des documents historiques sur la traite négrière », ajoute l’association.
L’association estime par ailleurs que « la vente des manuscrits est aujourd’hui l’ultime phase d’exploitation du lucratif filon négrier ». La tension, la colère même, était tout aussi palpable chez le Collectif des Antillais, Guyanais, Réunionnais, qui voulait saisir les ministères de la Culture et de l’Outre Mer.
Il appelait, comme plusieurs autres associations, à  un « rassemblement mercredi 12 au matin, avant 10h pour réagir à  l’exposition des objets et archives à  la Maison de vente Chenu-Scrive-Bérard, 6, rue Marcel-Rivière, 69002 Lyon », peut-on lire sur leur site. De son côté, Afrikara expliquait dans un communiqué, que nous avons reçu ce lundi, vouloir « alerter l’opinion publique et les décideurs, Mme Taubira (députée de la Guyane, ndlr), et autres parties responsables et visibles pour obtenir l’interdiction ou au moins la suspension de la vente des archives de la traite négrière ».

Le lieu même de la vente a suscité, pour certains, une spéculation. Pour Afrikara, le choix de la ville de Lyon n’était pas anodin : « Les villes de provinces sont plus tranquilles que la capitale, et une manifestation politique et revendicative de personnes à  Lyon ne pouvait guère défrayer la chronique », indique Ze Belinga l’un des pères de l’association.

Au final, des responsables associatifs ont contacté Alain Ajasse, dont le nom est cité comme contact pour ces enchères, pour protester. « L’un des interlocuteurs s’est montré très agressif et refusait d’entendre ce que je lui expliquais. J’ai fini par lui dire que ce n’était pas moi qui vendais, que je n’y étais pour rien et qu’il devait contacter le commissaire priseur », raconte l’expert. Et de mettre en garde contre la tenue de la manifestation : « Si elle est maintenue, les enchères risquent d’être suspendues et les documents seront remis à  leurs propriétaires, qui les vendront alors sur le marché parallèle ou les brûleront ».

Une responsable du Collectif des Antillais, Guyanais, Réunionnais explique que la tenue ou non de la manifestation fait l’objet de discussions au sommet, « les choses n’étant pas très claires ». Une fois les enchères terminées, si elles ont bien lieu, les archives seront visibles par le public à  Bordeaux, Nantes ou encore Paris, selon l’origine des armateurs. Un choix stratégique pour éviter la surcharge des archives nationales en renvoyant les documents aux archives locales
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:friend: just 4 U and dis good news...... :sun:
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Re: Vente aux enchères des documents d'esclavage!

Message par kika »

Gwadaiti a écrit ::friend: just 4 U and dis good news...... :sun:
:oops:
ohh u are so sweet thank u :oops:
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