Gyens, Gyennes
Je ne pouvais pas reprendre ma plume (ou mon clavier) sans rendre un ultime hommage à ce grand homme qu’était Aimé Césaire.
Ne dit-on pas que c’est en perdant un être cher que l’on se rend compte de l’importance qu’il avait de son vivant ? Non pas que je veuille jeter la pierre à quiconque d’autant plus que nous n’avons jamais douté du combat mené par Césaire.
Mais il serait bon de faire un sondage pour savoir lequel d’entre nous a déjà lu l’une de ses œuvres. Moi la première, je dois avouer que le jour où j’ai eu entre les mains “Cahier d’un retour au pays natal”, je l’ai refermé aussitôt car je trouvais son écriture trop opaque et cela me fatiguait de lire, un dictionnaire à portée de main. Peut-être n’avais-je pas encore suffisamment de maturité pour venir à bout de la pensée césairienne. Mais aujourd’hui, je suis prête car, je préfère me coucher moins bête plutôt que de me demander sans cesse à quoi faisait référence Daniel Maximin, célèbre auteur guadeloupéen, dans son magistral hommage à Césaire. Magistral car, dans son vibrant hommage au martiniquais engagé, Daniel Maximin, le comédien Jacques Martial et j’en passe et des meilleurs, ont passé en revue la vie politique et privée de Césaire en scandant avec ferveur des morceaux de choix tirés de recueils de poèmes du poète disparu sous le regard respectueux de délégations s’étant spécialement déplacées pour accompagner Césaire dans son voyage…sans retour. Sans retour mais bien entendu, son image restera à tout jamais gravée dans nos cœurs.
Diverses personnalités ont tenu à s’exprimer à l’annonce du décès de Césaire. Mais s’il est un hommage que j’ai apprécié, c’est bien le slam de Riddla (à écouter en fin d’article), connu en Gwadloup pour ses parodies. Cette fois, Riddla tombe le masque et nous propose un texte engagé sur Césaire. Le message que je retiens de ce slam est que nou pa piti, nous sommes un grand peuple et que nous devons être fiers de ce que nous sommes, de nos racines…
Je réalise chaque jour que nous avons de grands hommes dans nos îles et que nous devons nous approprier leurs œuvres, respecter et continuer le combat qu’ils mènent au quotidien car finalement, si nous ne le faisons pas, qui le fera pour nous?
Le chantre de la négritude s’est éteint mais pas sa pensée alors cultivons-la, pa lésé zèb pousé si’y comme le dit si bien Riddla, transmettons à nos enfants l’amour de notre culture, de notre histoire et contribuons à ce qu’ils sachent d’où ils viennent. Ne baissons pas la tête, soyons fiers de nous car Nègres sous sommes et nègres nous resterons… Et ce n’est pas une fatalité que de penser cela mais simplement l’acceptation de nous-mêmes.
J’ai un rêve : que notre histoire, notre littérature, notre culture soient enseignées à l’école, c’est une obligation et un devoir (de mémoire…) pour les générations futures. L’avenir, c’est eux alors confions à notre jeunesse ce que nous savons, aussi minime soit-il.
Aimé Césaire, merci d’avoir ouvert la voie en clamant haut et fort tes idées. Tu as été poète, maire, tu as fait bouger ton pays. Bien sûr, nous pourrions nous demander pourquoi ne te rendais-tu pas dans l’île sœur, pourquoi avoir choisi la départementalisation pour la Martinique et la Gwadloup au lieu d’un affranchissement total… Il y a tant à dire mais pour l’heure, nous te rendons hommage et le débat reprendra certainement un jour…
Riddla (feat. Orlane/L. Tinval) – “On Gran Nonm”
Bèl édito!
Bèl Omaj de lôm’ Riddla…
Une perspective pleine d’espoir et de travail de continuité!
Comme tu as dit Kimany c’est qd on perd un etre cher… ou qd on voit sa grandeur á l’extérieur de son île qu’on se rend compte qu’on a perdu “notre” Martin Luther King, notre Malcom X, notre Toussaint….
RIP Aimé Césaire…May your body rest but your spirit live through your children of la Negritude….
1love
Fos Olivia, mèsi!
Très bel édito. Je suis tellement d’accord avec la conclusion : ne laissons pas de mauvaises herbes pousser sur tout ça. Sachons qui nous sommes et transmettons le ! Bisous Kimany :).
Gracias!!
très bel hommage, bravo kimany!!
Thanx Reed’! Ben tu vois, moi j’ai trouvé que ce message d’Aliker était le bienvenu car le monde avait les yeux rivés sur cet hommage. C’était le moment…Et vlan dans la tronche de sarko et ses sbires…
Big up my friend! Réel édito comme d’hab … Mr. Aliker a donné un aperçu de ce qu’était le combat de Césaire lorsque, malgré le moment autrement inapproprié, il a rappelé devant tous les politique français que les vrais spécialistes de la question martiniquaise sont les martiniquais eux-mêmes 😉 A bons entendeurs salut! é an ka espéré sé youth la konpran mésaj la tou!
Ps: Riddla! On gran poèm pou on gran nonm! Yaw yaw!