J’ai vu, j’ai pressenti …
Instinctivement, j’ai mis en relation la résonnance de l’expression «Fòs a», ici KAZ LA, avec mon vécu. Partie Dèwò pour souffler de ma Guadeloupe alors asphyxiante, j’ai ressenti la puissance de ce «la lonbrik an mwen téré», véritable fil d’Ariane de mon séjour.
«Fòs a kaz la» m’a aussi ramenée aux souvenirs gravés de témoignages de femmes Noires et métisses déplacées, malgré elles, dans un Terreau sociétal autre que leur terreau origin’Elle.
(E ki non dé moun an-nou-menm ba yo? «Bounty, nègzagonal, …».
Avec du recul, même si vous en avez été ou en êtes, aujourd’hui, prenons ensemble la mesure de cette violence et de l’injustice conférées. Je referme pour aujourd’hui la parenthèse zòt ja tou konpran’ sa pé rivé a wouvin on jou -clin d’œil-). Revenons à nos kabri !
Men ò ò ka ka wondi la konsa?
… J’ai assisté
Sur scène, centré, se dresse un cadre en mailles serrées réminiscence pour moi des thermolactyls des Grandes personnes (pou swé a’w pa ba’w rèfwadisman), sert d’écran de projection audiovisuelle.
Pas si loufoque ma pensée car en transparence, l’éther de feu Monsieur Marcel Baldus, être cher honoré, vient errer sur les murs et panneaux de bois de la Kaz du Moule encore bien chouké.
Mi yo … mi nou!
Ce soir-là, pour «Fòs a kaz la ou La force de ma case au cœur de la cité», dans cette atmosphère musicale quasi envoutante, Myriam Baldus, Yannick Louis aka Yao et ExXòs MètKakOla, se dévoilent crescendo sur le plateau de la salle Jenny Alpha de l’Artchipel. Tel des ectoplasmes révélés par le feu des projecteurs de la salle, ces trois têtes couvertes, aux seuls avant-bras et visages découverts prennent prise à la terre à travers les pieds nus de Yao.
Ces corps, caisses de résonnance de [Mo], de dires, de Vwa, de sons, semblent parés, protégés comme ritualisés pour livrer en toute pudeur ces moi intérieurs réprimés et aujourd’hui honorés que nombre d’entre nous ont peut-être nourris.
C’est quoi la puissance de ta Kaz à toi ?
Krik!