Nous, Femmes, serions-nous en-deçà des droits ?
Dévorées des yeux pour nos courbes lascives et/ou généreuses, notre chevelure tanto crinière équine, boucles d’ébène, lianes sauvages, yul (brynner), à la garçonne, …nous sommes.
Honorées pour notre management familial, notre sens de l’organisation, notre faculté à gérer plusieurs dossiers, plusieurs actions, plusieurs situations, nous sommes.
Craintes et tenues à distance aujourd’hui aussi.
Après de longues années où nous avançions en piétinant la tête basse, la présence invisible voir fantomatiqu, sans mot dire, sans même sembler pouvoir penser, réfléchir, a fortiori argumenter, nous avons supporté, surmonté le poids et la vindicte masculine du système imposé.
Mais c’était avant, non ?
Mais… mais… comment cela “non” ? 👀😅
Le verre à moitié plein est mis en exergue ce 8 mars, comme chaque 8 mars, depuis 1857, soit 168 ans !
Il y a plus d’un siècle, qu’à New York, des femmes ont déboulé dans les artères de la ville pour revendiquer une égalité de traitement salarial et de conditions d’exercice. S’en sont suivies d’autres revendications non forcément verbalisées qui, sur le terrain, ont vu fleurir, émerger et surtout ouvrir aux générations suivantes les portes d’un “faire plus aisément, plus naturellement”.
Qui se souvient, en Guadeloupe, de :

Maître Gerty Marie Bernadette Archimède, avocate émérite défendant Angéla Davis mais aussi les “16 de Basse-Pointe”, premier procès du colonialisme français aux Antilles dépaysé à Bordeaux, candidate en politique, communiste, anticolonialiste ?
De Mme Georges Tarer, sage-femme, une des dirigeante de l’Union des Femmes Guadeloupéennes, élue de la majorité municipale pointoise, militante des droits des femmes et des enfants ?
De Mme Dotha Hildevert aka Man Dotha, présidente de la troupe folklorique les Acacias, qui a fait un travail autour du costume régional guadeloupéen du 17ème siècle à nos jours ?
De Mme Marlène Canguio, athlète sainte-rosienne, première femme à briguer l’athlétisme dévolue alors uniquement aux hommes avant les années 60. Elle s’illustre rapidement, non sans avoir à affronter le racisme de cette époque, dès 1963 sur les pistes confiant en 1969 à la France un record sur le 100 m haies. Son record sur le 80 m haies n’a jusqu’à ce jour jamais été battu. En 1962, à Belgrade, elle est la première femme noire à participer à un championnat d’Europe. En 1963, elle est sélectionnée pour les jeux de l’amitié de Dakar puis l’année suivante les jeux olympiques du Japon.
Que de stimuli pour les générations futures de sportives ayant là l’image d’une compatriote qui arrive à tirer son épingle du jeu outre-mer des Caraïbes.
Il eut fallu, à ces époques, “jouer des coudes” pour imposer le droit de faire pour soi, pour son Péyi et arracher, pour les suivantes, au passage, des droits non concédés de guerre lasse.
Les négociations ont pesé à quel niveau pour obtenir sur la frise du temps le droit de travailler, recevoir et gérer son propre salaire (1907), le droit de vote (1946), le droit de disposer de son corps en interrompant une grossesse (1975), le droit d’entreprendre (…) ?
Me rappelle étrangement la façon dont les Peuples colonisés se démènent pour accéder à leur émancipation, à leur auto-détermination : Une Guadeloupe indépendante durant quelques mois en 1802, une seconde abolition un 27 avril 1848, … des histoires de luttes dures qui, elles, ont baigné sévèrement dans le sang. En 2025, 200 ans ou 2 siècles plus tard, nous sommes encore, nous, adultes femmes et hommes, à quémander la liberté de nous gérer en tant que personnes majeures et responsables.
À comparer la diligence des retours reçus quant à une revendication mondiale féminine séculaire, il y a de quoi s’interroger sur celles de peuples dans une démarche similaire, non ?
Alors oui pour gérer un foyer, une famille, une cuisine, … nul besoin d’ouverture officielle de droits puisque jugé inné. De l’inné qui ne cesse de traîner tant le logiciel masculin est rétif au changement dîtes-vous ?
Meeeuuhh nan… il y a eu du changement, hein ?
Voyons plutôt.
Le droit à un salaire non genré ?
Ok ok les chiffres de la valorisation professionnelle à fiche de poste et échelon égal montrent un différentiel plus que substantiel entre 14% et 22% en France. Faut-il continuer à concéder tout en sachant que le système joue la montre ?
Le droit à l’accès aux postes de direction ?
Le plafond de verre, plancher pour la gente masculine, on en parle ou pas ?
Comment se sentir devoir tenir à bout de bras des équipes doutant de votre capacité à les manager, s’ingéniant inconsciemment à induire une atmosphère de travail dont la rudesse est à la hauteur des enjeux de la fonction requérant elle-même force, abnégation, maîtrise ? 😌
La “loi Rixain” (imposition de quotas dans les postes de direction de grosses entreprises) du 24 décembre 2021 a un spectre d’exécution plutôt… large, non ? Jusqu’à l’horizon 2030 😎 N’est-ce pas là le signe d’une résistance au changement ?
Le droit d’avoir des droits nommément identifiés ?
Pour moi c’est le “pompon” !
Que dit-on de l’ONU qui a officialisé mondialement cette journée et qui titre depuis 1975 “International Women’s Day (IWD)” soit la journée internationale des femmes ? C’est par provocation ou par provocation ?
Je me réserve le droit d’aller interroger l’ONU 😏
J’aime beaucoup saluer ce que qualifié de prouesse, de sacrifice (j’aime nettement moins le terme), ce que ces femmes ont endossé sans en attendre quelconque médaille parce qu’il fallait tout simplement agir.
J’aime aussi à rappeler que la vitesse de transformation du paysage public en terme de droits est méprisante. Mo-la jis pa asé fò 🙂
Faut-il un boycott mondial féminin, on dézờd, pour réinitialiser la Machine et mettre fin à ces années encore programmées de “tanprisouplé” ?
La logique du pourrissement, oui oui, nous connaissons.
Ba fès a zờt dé tap, en?! ò ò! 😒