A KI MOMAN… Hop hop hop hop hop … Redescends en pression ma chère twòp Wash tue
le Wash ! (rires)
Je reprends donc en commençant par le début (très large sourire + yeux étoilés)
Yééééééééla?!
Tout le monde se porte comme un charme j’espère ? Alors oui vous aurez compris que
s’annonce là une thématique plus que chère à mon entendement, d’où le « monté an
koko présé présé», alors même que mon Véhicule est au point mort (sourire empourpré).
« Fè bon san pou ou pé sa viv lontan » m’aurait dit ma maman.
Cette thématique n’est autre que celle de la place du corps de la Femme dans l’espace
public.
Allez, allez, je commence par respirer, biten-la bandèks… et justement c’est peu de le dire
(esclaffade)
Prunelles de nos koko-zyé
Quand elle naît, c’est comme un rai de lumière qui vient irradier, inonder notre cœur. Petits yeux, petits doigts de pieds et de mains. On les compte pour être sûr que tout y est. Dévisagée elle est, dorlotée, chouchoutée, nourrie, changée, … Le combo sérotonine, dopamine, endorphine et ocytocine ne redescend que très lentement. Cette sensation de flotter est-elle purement dû à ce shoot naturel ? Mensonge par omission ! (rires).
Là, les petites formes, les contours, … ne sont que des détails trop peu importants pour le moment. La preuve, à l’époque, nous pouvions nous retrouver dans notre plus simple appareil à la plage sans que quiconque n’en soit incommodé. Bien au contraire : « Lésé timoun-la lib mon chè ».
Chivé blan komansé monté
Au-delà de la tradition judéo-chrétienne qui
a pétri les âmes de notre territoire, aussi
coquettes que nous pouvions les parer,
commençait à monter les « an ka èspéré ou
ja achté fizi a’w», « véyé timoun a’w pou
chat pa pran’y pou zaboka », … ont dû
déclencher un instinct de protection du
moins sur-protection. Adieu le torse nu, la
petite culotte pour courir dans le jardin, … fò ou té maré, kòlté pou ayen pa parèt, menm
lè tété pòtòkò menm sòti.
« Et avec ceci ? » comme dirait la boulangère ? (rires). Attends, pli bèl-la ka vin…
C’est l’époque du « personne ne doit toucher à ton corps, à tes parties intimes : ton corps
n’appartient qu’à toi. Personne ne doit te dire quoique ce soit. Si tu sens qu’une situation
anormale poind, parles, confies-toi».
Ok.
Tu imprimes, tu surveilles, tu es sur tes gardes, à l’affût alors peut-être moins quand tu as
été mise dans la confidence du pourquoi de ces mises en garde. Ce n’est pas automatique
… comme les antibiotiques en fait.
Tu grandis et, subitement, tu te rends compte que ton corps ne t’appartient plus ; il appartient à celles et ceux qui entretiennent un crachoir aisément plein de vèw-vèw. Tu n’as le droit que de t’habiller, te parer avec une dose élevée de décence, selon les circonstances, selon les lieux, selon les personnes que tu vas rencontrer. La leçon que tu avais pris soin de bien noter scrupuleusement, de surligner, soigner, … afin que tes entourages soient fiers de ta bonne exécution est devenue nulle et non avenue, Fap-fap! Adan on sèl batman d’zyé.
Soupe à la grimace …
Au moment de nos Bacchanales, les plumes, collants résilles, soutiens balconant, strass, paillettes, … font le ravissement des yeux, des cœurs et plus, si affinité. Nos corps virevoltent au son entraînant des bombes, des cuivres et autres instruments. Les spectateur.trices ayant vent du carnaval de Rio, des troupes qui se produisent chez nous, ont fait justement mentalement corps avec « c’est joli, grâcieux, plastique » : Adjugé, vendu !
Le soir … Tout chat pa gri ankò?
Le 27 janvier sort une pétition « anti VIM » …
Euuuhh … Là maintenant je peux …
(rires)
A ki moman nou viré fò kon sa?! Non parce que le cliché photographique juste au-dessus n’est pas le seul. Depuis de nombreuses années,
nous, femmes, arborons de façon consciente nos danses, nos éclats, notre liesse, nos corps qui sont les nôtres, en plus de notre contribution dans les ateliers, autour des plus jeunes, dans l’encadrement, sur le terrain, au bureau des associations, …etc. en compagnie des autres membres des groupes, de nos enfants, de nos conjoints, partenaires. So what?!
Chaque année, le 8 mars, est célébrée la journée internationale des DROITS de la femme.
Y a-t-il encore des individus de cette planète qui ne soient pas au fait ou qui continuent à
distribuer des « bonne fête de la femme » à hue et à dia ?
Dans ce cas, oui je pourrais éventuellement comprendre l’étroitesse d’esprit n’arrivant pas
à décorreler un évènement laïque où justement tout est permis en terme de liberté individuelle légale et le reste de l’année où les conventions ne permettent pas cette ivresse. Mais il va falloir faire des efforts, hein ?! La tolérance conférée aux croyant.es ne saurait souffrir en retour d’une intolérance crasse. L’éducation, le dialogue, les échanges, … permettent parfaitement aux enfants, aux plus jeunes, d’entendre le contexte de ce Désordre des corps. Ce sel qui donne la possibilité de distinguer, de façon critique et posée, nos vrais états d’hommes et de femmes. Tout n’est pas lisse et tiré aux quatre épingles. Déflorer les dessous de nos mœurs cachées ne fera de mal à quiconque. Nos vices, nos doubles vies, nos vies d’échangistes, de perversion, … seraient-ils dérangés par cet affichage public ? Sachons entendre ce qui nous est ici présenté, l’image voilée de Nou menm.
Sachons ainsi nous voir dans toutes nos composantes, nos états, besoins, envies, …
Inavouables, inavouées mais néanmoins légitimes entre adultes consentents parce que …
nou sé Yonn!
Nonm é Fanm ansanm ansanm avec nos progénitures, avec notre Jeunesse à
accompagner, à guider vers une société visant un Tèt kolé: Umoja.
Que ce rejet ne resurgisse pas l’an prochain. Nous n’avons plus le temps de nous écharper
sur des sujets qui n’en sont pas. Ni twòp a fè pou Dèmen an nou.
Aaaaaaah mais woy woy woy… Qu’est-ce que ça va mieux en le livrant : La banane quoi !
(large sourire). Pour parachever cette Unité, place à la musique … A tanto!