[Spectacle] Jak & Pat: Le Retour !

Le Samedi 27 décembre à 20H30, le Centre des Arts de Pointe-à-Pitre offrait un spectacle inédit au public guadeloupéen : Ze 6 tème des humoristes bien connus Jak & Pat. Tout un programme !
Le thème du show en disait long sur la teneur du spectacle. Jak & Pat ont choisi, pour ce retour en grande pompe, d’aborder les grandes questions qui font débat dans notre société : le coût de la vie engendré par l’euro, la violence, l’éducation, l’homosexualité, internet, le téléphone portable… Bref ! Nos comiques n’ont rien laissé au hasard.

De plus, ils ont su faire preuve de réactivité en adaptant leurs textes aux événements qui ont secoué notre île en 2008 : la grève des transporteurs, la baisse du prix de l’essence, les revendications du syndicat UGTG qu’on ne présente plus, l’obligation de se munir du kit de sécurité, les voitures sans permis… Ils ont su en rajouter une couche sur les relations entre communautés en Guadeloupe (haitiens, chinois, guadeloupéens…) et rappeler que la Martinique a récolté les fruits de la mobilisation des transporteurs dans la grève de l’essence… Par ricochet quoi !

Mon coup de cœur a été le sketch sur l’éducation avec un Bostik (attention, il ne jouait pas ce rôle !) très convaincant en père de famille déshonoré par les frasques de son garnement de fils Freddy au collège ! D’autant plus que ce sketch se termine sur une note touchante et émouvante provoquée par le désarroi de ce père… A la fin du spectacle, j’ai pu réaliser une interview éclair de Jacques Tell afin de recueillir ses premières impressions :

GY : Bonsoir, m’accordez-vous une minute ?
Jak : Avec plaisir !

GY : Le spectacle a-t-il été à la hauteur de vos espérances ? Quel est le bilan de votre show ?
Jak : Non car je suis très exigeant. Disons que c’est un bon début , ça promet au niveau du public. Je pense qu’on a été gratifiés de ce côté. On a pu mettre en place ce que l’on avait prévu de faire. Mais je pense que la deuxième représentation sera encore mieux que celle de ce soir. Franchement, on peut beaucoup mieux faire.

GY : Justement, pourquoi n’avoir choisi qu’une seule date ?
Jak : Parce qu’on est prudent à beaucoup de niveaux. En lançant un duo comme Jak & Pat, cela représente un véritable investissement. Il ne faut pas oublier que l’on est en période de crise. On est pas prétentieux pour un sou. On s’est demandé si on pouvait véritablement remplir le Centre des Arts en une date… Ce soir, c’était vraiment un test et nous nous sommes dit que d’autres dates pourraient être possible en cas de réussite de notre première représentation. Nous avons quand même joué le 26 décembre devant les sponsors, les entreprises… Mais ce soir, c’était vraiment la première vu que cette date visait tout le monde.

GY : Pourquoi une si longue absence ?
Jak : C’est humain, chacun doit faire sa route à un moment donné de sa vie. Et c’est ce qui s’est produit nous concernant. C’est ce qui se passe dans le concept humain. Chacun sa vie, chacun sa route ! Je voulais accomplir des choses n’ayant rien à voir avec le monde du show bizz. J’avais envie de réaliser un certain nombre de choses personnelles. Je pense qu’une séparation est nécessaire pour se construire. Il fallait trouver un spectacle global. On ne voulait pas revenir au même niveau que nous a connu le public quand même…

GY : Vous avez abordé beaucoup de thèmes actuels. Cela vous tenait à cœur d’en parler ?
Jak : Bien sûr ! On avait envie de pousser le public à s’interroger sur ce qui l’entoure comme on l’a toujours fait d’ailleurs. Ce spectacle est le reflet de notre société.

GY : Si je comprends bien, un humoriste n’est pas là que pour faire rire ? Il est aussi là pour faire réfléchir, c’est cela ?
Jak : Patrice et moi aimons faire rire quand on a quelque chose à dire. Jak & Pat est arrivé après le cyclone Hugo dans les années 90. On a senti que le public avait besoin de rire, de s’évader après la tristesse d’Hugo. Je me souviens aussi qu’à l’époque, on a beaucoup parlé des grèves qui agitaient la Guadeloupe à l’époque, dans les années 94 si je ne m’abuse. Dans les années 95-96, on a voulu parler de ce qui tue les gens ici (le Sida, la route, le diabète, le cholestérol…) dans 7 éclats de rire. Un spectacle un peu préventif en fin de compte.

GY : Merci de votre générosité. Je dois dire que j’ai passé un agréable moment.
Jak : Merci ! (rires)

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