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Terre de Blues 2008: Bon cru !

Du 8 au 12 mai, Marie Galante a vibré au son du Festival Terre de blues qui a, à cette occasion, choisi de marcher sur les “traces de Martin Luther King“. Dans l’ensemble, la manifestation s’est déroulée sans encombre mais revenons sur les temps forts du Festival.

Le 9 Mai, je pose le pied sur la galette Marie-Galantaise. L’express des îles déverse ses passagers expressément venus assister à un festival qui a la réputation de secouer l’île l’espace de quelques jours. Il fait beau, chaud, ma voiture m’attend déjà sur le parking, ça promet d’être gai! L’ambiance est déjà au rendez-vous, les sourires sont sur toutes les lèvres. Mais c’est normal, l’événement est de taille.

Un village a été dressé à l’occasion pour les touristes et la population locale dans le centre ville de Grand Bourg avec pluralité de stands artisanaux tenus par des rastas et marchandes pour le mettre en valeur. Sirop batterie, cassaves, surelles, souvenirs de la dépendance guadeloupéenne… Il y en a pour tous les goûts. Marie Galante a déjà un air de fête. Fruits et légumes s’offrent (moyennant monnaie bien sûr !) aux passants, rivalisant de couleurs attrayantes et d’odeurs chatouillant les sens de tout un chacun. Belle carte postale ! Des tambouyés rythment nos pas en nous proposant des percussions entraînantes, et des danseuses font des démonstrations pour le plus grand plaisir de l’assistance. Sentiment de déjà-vu… Pointe-à-Pitre le samedi matin…

En marge de tout cela, se tiennent à l’Office du Tourisme de Grand Bourg, les conférences de presse des artistes attendus au Festival . J’y assiste et en profite pour discuter avec Rubby Perez, chanteur de merengue attendu le samedi au Chateau Murat, lieu où se déroulent les concerts. Rubby me fait part de ses impressions quant à Marie Galante. De notre discussion animée ressort quelque chose d’essentiel : il ne se sent aucunement dépaysé car selon lui, qu’il soit à Saint-Domingue ou Marie-Galante, il y a un point commun : notre sang caribéen qui persiste au delà de la barrière linguistique. Il a raison: le même sentiment m’a traversé l’esprit lors de mon récent séjour à Cuba. Tout comme Patrick Saint-Eloi et le quatuor de Moun Karayib, Rubby Pérez considère le blues comme un cri de désespoir et, que ce soit dit en espagnol ou en français, les mots reviennent. Seul le chanteur de raï Faudel se pose encore des questions sur sa présence justifiée ou non au Festival Terre de blues mais au moins, il a l’honnêteté de le reconnaître…

La presse est partout. Mais comment passer à côté d’un tel événement ? C’est le top du top à couvrir pour tout journaliste qui se respecte. Internet, radio, presse, tous les médias sont representés avec un objectif commun : rendre compte au mieux du Festival Terre de Blues. Au premier étage de l’Office du tourisme, les téléphones ne cessent de sonner, les managers règlent les derniers détails de leurs poulains, la pression monte, les organisateurs regardent sans cesse leur montre. Tout est réglé comme du papier millimétré. Cette agitation laisse présager de l’organisation que demande un événement d’une telle envergure. Oui on est pro en Guadeloupe, vous en doutiez?

Les concerts sont de qualité et sur ce coup-là, les organisateurs ont mis les petits plats dans les grands. En effet, deux écrans géants retransmettent en temps réel les prestations des artistes. Bien vu car forcément, quand on est derrière, on voit quand même bien moins que les autres. Steel Pulse nous bluffe avec son énergie, son peps. Pour les avoir vus à deux reprises en France dans une salle fermée, je peux affirmer que chez soi en plein air, y’a pas photo ! Vive nous ! Chant a psalm, Taxi driver, Rollerskates, je suis en émoi. Les musiciens sont fabuleux et les chanteurs mettent toute leur énergie dans ce qu’ils proposent au public. Et quand le groupe fait mine de partir, le public les rappelle avec vigueur. Et ça marche ! Ils reviennent mettre l’ambiance et on est content et fier d’assister à un tel spectacle. Quant à Patrick Saint-Eloi, c’est un spectacle époustouflant qu’il nous offre le dimanche. Nouveau look (crâne rasé qui lui va à ravir), show talentueux, PSE se déchaîne pour son public et ça se voit ! Il n’est pas venu là pour faire de l’argent mais bien pour faire… plaisir !

PSE passe en revue son répertoire, chante ses plus grands succès: Manman kréyol, Jonnhy, Mizik, Si c’est oui, j’en passe et des meilleurs. Cela fait du bien de ré-entendre des morceaux de choix qui ont marqué toute une génération voire des générations… Merci PSE.

Tout au long du Festival, divers artistes d’horizons divers se produisent au Chateau Murat : l’enfant du pays Malika Tirolien, Rico Toto, Juju Child, London Community Gospel Choir et j’en passe. Le plateau est digne d’un grand festival et ceux qui ont des goûts éclectiques sont aux anges. On se croirait à Sainte-Lucie à la même période, mais on est bel et bien en Guadeloupe. Le professionnalisme se fait sentir. Qui a dit que rien ne fonctionnait en Guadeloupe ? Personne ? Ah bon, je croyais pourtant… 🙂

Un autre moment fort du Festival : les conférences. Oui car au-delà de son caractère festif, Terre de Blues se veut pédagogique et éducatif. N’oublions pas le thème de la manifestation : Martin Luther King. Mais entre nous, à part la superbe fresque commémorative de notre Joël Nankin nasyonal, il y a de quoi omettre ce “détail” car je ne me rappelle pas avoir entendu un autre artiste en parler. Selon moi, cela était la moindre des choses mais je referme la parenthèse. J’ai assisté à une conférence sur ce grand homme au village du festival: intervenants efficaces, projections de films sur sa vie… On se sent moins inculte du coup. En tout cas, je suis contente d’être là car j’ai moins l’impression que le thème n’est autre qu’un prétexte pour se divertir.

Je n’ai pas tari d’éloges au sujet du Festival mais il y a des points qui mériteraient d’être éclaircis. Comment expliquer cette si faible rotations de bateaux entre le port de Bergevin et Grand-Bourg ? Il n’aurait pas été plus judicieux d’augmenter exceptionnellement le nombre de bateaux ? Restons dans le domaine logistique: Pourquoi n’avoir pas pensé à mettre en place un système de navettes entre la gare maritime et le Chateau Murat ? Ce serait, à mon sens, une idée à étudier. Cela aurait évité cette affluence aux abords du site en début (et fin) de concerts.

Autre chose: lundi 12 mai, j’ai faim et décide de déjeuner au restaurant. Oui sauf que trouver un restaurant OUVERT relève presque du miracle. Est-ce logique ? Non, en période de festival, cela ne devrait même pas arriver. Par définition, en vacances, on a pas d’heure et on peut avoir envie de se restaurer à toute heure. J’ai quand même trouvé un restaurant très sympa à Capesterre non loin de la Plage de Feuillère, Le Reflet de l’île pour ne pas le citer. Merci de m’avoir sauvée de la crise !

Toujours le 12 mai, vers 16H, K’koustik démarre son show avec l’homme Ferdinand et son rire communicatif. Bon compromis pour patienter en attendant d’embarquer. Une amie me fait remarquer que nous avons des artistes qui savent mettre de l’ambiance sur scène et qu’elle ne sait pas si nos jeunes artistes sauront relever le défi. Il est vrai qu’il y a du boulot. Par exemple, j’aime beaucoup Moun Karayib mais il faut avouer que niveau ambiance, on est loin de K’koustik et autres maîtres de cérémonie. Mais ce n’est pas perdu, je suis sûre qu’ils s’amélioreront avec le temps. Quand Bamboolaz succède à K’koustik, je fais déjà la queue sur le port car j’ai été mise en garde contre la désorganisation au départ de Marie-Galante. Le spectacle qui s’offre à moi me laisse sans voix : les passagers se bousculent pour être sûrs de monter à bord, ce que les vigiles ont du mal à maîtriser. C’est sûr que lorsqu’on travaille le lendemain, on a pas envie de rester à terre mais tout de même. En même temps, est-ce vraiment la faute des passagers ?

19H30: le bateau quitte enfin le port, la grande galette est déjà loin derrière nous mais promis, l’année prochaine, on remet ça !

Kimany
Kimany
Clins d'oeil personnels, coups de projecteurs sur l'actualité nasyonal(e) et internationale... Si les éditoriaux de Kimany alimentent votre capital optimisme, son objectif principal est atteint ! #TeamGlassHalfFull :)

3 Commentaires

  1. Superbe cet article, ça donnerai presque l’envie de s’y rendre l’année prochaine! C’est vrai que comparer K koustik à Moun Karayib tient un peu du grand écart, mais rien n’empêche un groupe quel qu’il soit de mettre l’ambiance, le feu quoi!! Moun Karayib c’est sympa mais ça manque d’énergie, bien vu Kimy!!

  2. Salut!

    Musicalement, je suis d’accord que ces deux formations ne font pas la même chose. D’ailleurs, je ne crois pas l’avoir dit. Je parlais d’ambiance tout simplement. J’ai déjà vu Moun Karayib à plusieurs reprises et désolée de te décevoir mais au delà de la musique, je ne vibre pas beaucoup niveau ambiance. Olivier Jean-Alphonse parle trop entre chaque morceau, ça ne coule pas assez de source. Ambiance piano bar ne veut pas dire “mortel” il me semble. Si tu veux, à chaque fois que je les vois, je trouve le public froid, il n’y a pas d’électricité dans l’air. C’est de la belle musique, point. Pour aller plus loin, je dirai que Soft verse également dans le piano bar. Pourtant, ils savent animer, ils jouent avec le public, Fred Deshayes et ses comparses lancent des blagues pour détendre l’atmosphère, la musicienne Colot (désolée pour l’orthographe) sait descendre de scène pour s’enfoncer dans le public en plein Akoustik Kréyol Project…Car c’est de cela qu’il s’agit en fin de compte, d’ANIMATION. Je maintiens donc ce que j’ai dit à la fin car c’est vraiment ce que je ressens. J’en ai parlé avec mon entourage qui, je précise, a déjà vu Moun Karayib ( on parle de choses concrètes et certainement pas en l’air) et le même sentiment se dégage de nos discussions.

  3. Je ne me suis pas rendue à MG cette année car j’y étais allée l’année dernière et j’avais deja lvu a plupart des artistes qui passaient cette année. Mais à lire ton article, je me dis que j’ai raté quelque chose.
    Mais, stp, ne compare pas, K Koustik à Moun Karayib….ça n’a absolument rien à voir, ni dans la qualité de la musique, ni dans l’esprit meme des prestations!!!!! K Koustik et principalement Ferdinand (je suis carrément pas fan), c’est juste pour l’ambiance…Moun Karayib c’est pour le plaisir des oreilles, ambiance piano bar!!!!!

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