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R¿ddla: Délire assuré…

Hey–hey-hey !! Kay’ ni band’ de délirants ? C-DADA en exclusivité pour Gwadayouth.com. Entre deux concerts au Zimbabwé avec J-Lo, Ja Rule, Jack Abbott et Jackie Chan, j’ai pu me libérer just for you and you … ( rires) j’ plaisante ! Je glande toute la journée. Bonne année 2003 !!!!! Yalala Hi-Hu!”

Gwadayouth : R¿ddla ! R¿ddla ? Mais vraiment, que signifie R¿ddla ?

R¿ddla: Etant fan de Method Man, j’ai décidé de prendre ce pseudonyme bien avant de commencer à chanter, ce dernier avait interprété le titre “the riddler” sur la B.O. de “Batman forever”. The Riddler est un personnage assez délirant dans ce film la traduction française de ce nom est l’homme mystérieux car il est imprévisible, ce qui correspond un peu à ma personnalité. C’est R¿ddla et non weed la, désolé pour les amateurs de weed, milles excuses !

G.Y. : Comment s’est construit ta carrière jusqu’à présent ?

R. : Ma carrière ? On ne peut pas encore appeler ça une carrière, je commence à peine. “Carrière”, c’est pour les stars internationales qui se déplacent en jets privés même pour acheter un pain, mais moi j’suis à peine une star inter-communale, toujours piéton, qui prend le transport en commun (rires) bref…j’écoute du rap depuis l’époque de Benny B., M.C. Hammer…C’est une musique que j’affectionne énormément. Elle m’a toujours donné la pêche. J’ignorais que l’on pouvait rapper en créole et j’étais loin de me douter qu’il existait des groupes de jeunes qui pratiquaient cet art jusqu’à ce qu’en 1997 je fasse la connaissance de Little Lion qui rappait pendant les entrainements de basket-ball. On peut dire que c’est lui qui m’a mis dans cette galère (rires). En écoutant Radyo Tanbou, radio sur laquelle on pouvait écouter les rappeurs locaux: Fuckly , N’O Clan, Darkman, K.C., Gwada Nostra. Tous les vendredi soirs, je forgeais mon flow en plagiant ceux de Fuckly et Darkman pour enfin avoir mon propre flow. Puis, Fuckly et le N’O Clan m’ont encadré jusqu’à aujourd’hui. On peut dire que j’ai eu beaucoup de chance car le dernier jour de l’enregistrement du premier album solo de Fuckly, “Is GGDN”, il bouclait le titre “Boss” qui était dans sa version initiale un duo Fuckly – Darkman, je me trouvais sur place pour les encourager et voilà qu’il me propose de poser un couplet. Après, vous connaissez la suite: “La bande à Limbo” , “Batmania”, etc…

G.Y. : On peut dire que tu as été patient, pourquoi sortir de l’ombre aujourd’hui ?

R. : Je n’étais pas dans l’ombre car pour moi être sur scène, faire des featurings ainsi que des clips me suffisent largement. J’adore ça et ce n’est pas tout le monde qui a cette chance. Je ne me sentais même pas capable de réaliser un album et j’étais loin d’imaginer qu’un jour l’album de R¿ddla verrait le jour. Fuckly et Riko(le producteur) m’ont dit qu’il était tant que le public sache vraiment qui je suis, et pendant toute la réalisation de ce projet ils m’ont encouragé avec le N’O, Darky, Stanisky. Là, j’ai constaté que j’avais des capacités donc les gars: MERCI ! Je n’étais pas dans l’ombre, on va plutôt dire que pendant tout ce temps j’étais en formation. J’étais à la “Lori6 Academy” (rires).

G.Y. : N’O Clan, Fuckly, Darkman, R¿ddla, cette configuration rappelle celle du Wu-Tang Clan, qui sont tes mentors ?

R. : Mes mentors je les ai déjà cités une dizaine de fois: Fuckly, Darky, N’O, Star J, K.C., et comparer cette configuration à celle du légendaire Wu-Tang est vraiment flatteur car nous étions tous fans du Wu !

G.Y. : Tu ne fais pas officiellement partie du N’O, et pourtant tu es pratiquement sur toutes les collabos: Explications ?

R. : Comme je l’ai expliqué, le N’O m’a tout appris et continue de m’apprendre beaucoup de choses. Sur le rap, sur la vie, entre copains qui partagent une même passion et qui au fil des années deviennent une famille, sur moi même… Je me considère comme étant un privilégié car à l’époque et jusqu’à maintenant, les jeunes rappeurs étaient prêts à tout pour faire parti du groupe: style se faire remarquer en pétant des freestyles à chaque fois qu’ils croisaient l’un des membres. Moi, je n’ai pas eu à faire tout cela. Déjà, je suis assez reservé. Me faire remarquer ce n’est pas trop mon truc. Je ne sais pas pourquoi ils m’ont toujours considéré comme faisant partie du groupe. Maintenant, le N’O est ma 2ème famille: Fuckly, Watè, Chang Lee, Forsay, Skud, Kurs, LBD, Lion, Lenny D., Sas, Zao “All time – Any time – Bling bling”. S’ils m’invitent à poser sur un son, je ne vais pas faire le difficile, et bien sûr, un album R¿ddla sans featuring N’O et Fuckly n’est pas un album R¿ddla.

G.Y. : Selon toi, quelle valeur ajoutée apporte le rap guadeloupéen au rap francais voir au rap en général ?

R. : Notre rap made in Gwada amène une chaleur bien de chez nous. c’est à dire les 30 à 32 degrés qu’on a tous les jours, on les retrouve dans nos instrus – Big up Stanis, Moody, Platinum Skud, Kurs – et dans nos textes. En bref notre rap apporte tout ce qu’il manque au rap français qui est de plus en plus morbide, et c’est ce que n’arrivent pas à comprendre les soit-disants directeurs artistiques* des majors qui prennent comme excuse le créole même quand on chante en français. Bande de crétins artistiques ! Mais je ne doute pas de nos capacités, et le jour où ils nous donnerons notre chance… Rendez vous au prochain épisode, Ayez confiance !

G.Y. : Tu as eu l’occasion de faire des scènes parisiennes, comment perçois-tu le public français ?

R. : Le public français est comme tous les publics: très réceptifs à la chaleur du groove antillais. Certes il ne comprend rien au creole, mais cela ne l’empêche pas de décrocher le plafond à l’écoute d’un son de Fuckly, d’Admiral T. La musique est un langage universel. Les gens n’en ont rien à foutre que l’artiste s’exprime en chinois ou en wolof. J’ai eu la chance d’accompagner Fuckly sur la grande scène du Zénith de Paris, où il a partagé l’affiche avec plusieurs grands noms du rap français: Stomy, Zoxea, Jacky Brown, Kareen, Doc Gyneco, qui représentent vraiment le Hip-Hop de rue. Dans la salle il n’y avait que des jeunes des cités qui écoutent vraiment du pur rap tranchant, saignant, frappant, du rap du magasin rap vendu au rayon rap (rires), à ma plus grande surprise, ils se sont mis à sauter comme des malades sur un son qu’ils écoutaient pour la première fois et qui n’a rien à voir avec le pur rap. J’ai nommé, “roulement de tambours”, Bat Mania, et toc ! Alors messieurs les D.A.* …

G.Y. : Ton premier album, c’est un ensemble de texte conscients, dansants, ou les deux ? comment le définis Tu ?

R : L’album C-Pag’Na n’est pas un album de rap mais un album de B.B.O. (big bordel organisé) sur lequel on retrouve tous les ingrédients pour prendre son pied – avis à tous les délirants et au coincés du Q – comme tu le dis, c’est un ensemble de textes dansants et conscients mais traités à ma sauce, c’est à dire avec beaucoup d’humour. On met le cd, original bien sûr, dans le lecteur , hé- hé- hé c’est parti!

G.Y. : Quel regard portes tu sur la jeunesse Guadeloupéenne et Antillaise en général ?

R : Aucun. Nous sommes des jeunes comme tous les autres, je pense que ceux qui portent des jugemement en disant qu’on ne pense qu’à s’amuser, que nous sommes violents, méritent un petit k**niamanman bien placé… Mais un petit ! Pou yo pa a-y di apré an malélivé. Ils passent leur temps à généraliser. Ils vont se concentrer sur une minorité de jeunes qui foutent du bordel et ne vont jamais parler de la majorité qui travaille dur pour monter un projet, ou de ceux qui ont déjà monté quelque chose de concret et j’en connais – Big up Gwadayouth – On dit qu’on ne nous donne pas souvent l’occasion de nous exprimer, mais les rares occasions qu’on nous propose, on ne les prend pas, je veux parler du vote ! Il faut voter les copains, c’est une façon comme une autre de ce faire entendre , moi je m’y met dès les prochaines élections…En tout cas en attendant VOTEZ R¿ddla C-PAG’NA (rires) !

G.Y. : Quel est le lien entre R¿ddla et Lauricisque ?

R. : Lori6 rebaptisé Zoo-side, c’est THE quartier! Tous mes pags sont là: Zael, Skrup, Presta, etc… C’est mon quartier qui m’inspire des textes comme “La glandance danse”, “Nou ka flex”, “Dada loverman”. C’est là que j’ai tout appris du rap surtout au Q.G., au 4ème étage, il y a tout dans notre Zoo-side, même le Mac Lori6, avec sa spécialité: le menu Mc Renélice, avec une part de frites, un p’tit soda, une aile ou une cuisse avec la sauce de Zael… Malade ! Alors Lori6 ? Respect ! Mèsi mèsi mèsi mèsi, mè wi tonton!

G.Y. : Quels sont tes autres centres d’intérêts, en dehors du rap donc ?

R. : Mon centre d’intérêt n’est pas spécialement le rap. Je m’intéresse à la musique. Si ça me prend, je peux faire un hard rock, une salsa, mais à la sauce R¿ddla. Dès qu’il y a moyen de péter un bon p’tit délire je suis partant. A part la musique, j’adore le basket qui a occupé une grande place dans mon adolescence. Avec l’équipe du Ban-é-Lot, on a quand même remporté les championnat benjamin et cadet avec Gaydu Gwenald, Mozar Olivier, Amour Kiany, Amour Malik, Varzy Michael (r.i.p), Jocelyne et Jean-Marc Viardot. Hipipip, wé ! Mais maintenant on ne retrouve plus l’ambiance d’avant dans le basket et surtout dans les halls, pendant les matchs. Donc messieurs de la ligue régionale, à vous de jouer ! Si je peux aider… Sinon, j’aime délirer avec les pag’nas: Lori.6, N’O, Gayétanne, Nadia, Odray, Régis-Goofy, Nanoo, Mathieu, Ulrick, Tchécky et Noémie. Glander dans mon quartier, profiter des rivières et des plages de mon île. Malade ! Il faut bien prendre le pied pour tous les antillais qui vivent hors du département. Pa flipé, an ka pran pyé la ba zot!

G.Y. : Quelle place accordes tu aux musiques traditionnelles telles que la quadrille, le gwoka ?

R. : Quelle question ! On accorde une place importante à notre musique traditionnelle dans nos compositions, car c’est elle qui apporte un groove différent à nos sons. Sur l’album il devait y avoir un quadrille 2000 – Komandè R¿ddla – Fuckly, mais ce n’est pas perdu.

G.Y. : J’ai entendu le titre “La glandance danse”, peux-tu nous expliquer la genèse du titre ? R. : Ecoutez, vous comprendrez. En resumé, il faut se trouver un boulot pour ne pas être 365 jours sur 365 razè ,razè ,razè ! (rires)

G.Y. : Peux tu nous rappeler la date de sortie de l’album en Guadeloupe et en France ?

R. : Le 15 novembre 2002 en Guadeloupe, janvier 2003 en France. Le N’Othérapy (album du N’O Clan), le 7 décembre 2002 en Guadeloupe, février en France.

G.Y. : Le titre de l’album ? Des invités ?

R. : le titre: “C-PAG’NA” . Les invités, que des délirants bourrés de talents, bien sûr les moniteurs de ma formation de M.C.: Fuckly, N’O pour le seul titre pur rap hardcore de l’album, une leçon de rap donnée par des pros en quatre minutes, Princess Lover, Medhy Custos, mon pote Darky (nigga wooot!) dont le premier album solo sera bientôt dans les bacs, Perle Lama mais le titre n’ a pas été mis sur l’album. Qui sait peut être bientôt… Il y a aussi Ja Rule à la batterie, Jay-Z au clavier, Marimar et Rosalinda pour les chœurs et Bruce Lee à la basse (rires).

G.Y. : Quels autres artistes locaux te font kiffer ?

R. : Fuckly, N’O Clan , Darkman, Admiral T., Féfé, Malkhéma, Perle Lama, Princess Lover, Medhy Custos.

G.Y. : A quelle question non posée aurais-tu aimé répondre ?

R. : J’aurais plutôt aimé poser une question à votre maître de cérémonie Reedan: Alors Reedan, Sincèrement, Comment as-tu trouvé l’album “C-PAG’NA” de R¿ddla?

G.Y. : Un message aux visiteurs de Gwadayouth.com ?

R. : L’album est dans les bacs ainsi que celui du N’O ( N’O Therapy) Alors si i ba zot li, a-y achté-y! Pa gravé-y! Tousa ki achté-y, Ok C-PAG’NA é tousa ki gravé-y, k**niamanman yo !!!! Pita HIIIII-haaaa !

Questions : Kanelle pour Gwadayouth.com (Propos recueillis le 4 janvier 2003)

GY Team
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La Team Gwadayouth est composée de l'ensemble de nos contributeurs réguliers: Do, F. Devaed, Francy, Kimany, Man Dousè, Reedan , Sarah.

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