Depuis quelques mois, le monde s’enthousiasme pour les élections présidentielles américaines et la candidature d’un jeune sénateur noir de l’Illinois.
Sorti de nulle part, alors que l’élection était déjà promise à la femme de Bill Clinton, première femme à pouvoir accéder à la Maison blanche, ce troublions, ce grain de sable, qui a déraillé la machine Clinton semble pouvoir dépasser aujourd’hui le cadre de « la fairy tale » (compte de fée) et de devenir une vraie « success story ».Obama, en éclipsant la comète Hillary, est devenu le symbole d’une Amérique qui nous est proche, une Amérique, Hollywoodienne, tolérante, moderne, une Amérique qui nous fait rêver. Grand, beau, éloquent, charismatique, issu d’une mère blanche et d’un père noir (africain). Il incarne, à lui seul, le changement, une Amérique post-racial, il est en effet, le rêve de Martin Luther King. De plus, il porte en lui, le cœur de l’Amérique, cette idée qu’aux Etats Unis tout est possible. En effet, c’est la possibilité qu’un Afro- Américain, originel d’une famille musulmane, devienne le président de la nation la plus riche et la plus puissante au Monde. Même les pères fondateurs qui ont rédigé la constitution, dans un temps où les nègres étaient esclaves n’auraient jamais pensé dans leurs rêves les plus fous qu’un nègre pourrait présider la nation qu’ils constituaient.
Voila pour la symbolique, mais d’un point de vue politique, étant moi-même un ancien membre du parti démocrate et un ancien assistant parlementaire d’un député Démocrate de Californie, et enfin pour avoir bossé sur la campagne, d’Al gore. Je puis vous dire que OBAMA, est la représentation politique, de cette autre Amérique, celle avec laquelle je suis tombé amoureux, principalement représenté par la cote Ouest et Est.
Mais très différente de l’Amérique moyenne de l’Amérique profonde qui donna à deux reprises la victoire à Bush, et qui pourrait bien faire celle de McCain. Cette Amérique profonde, anglo saxonne protestante, qui se veut conservatrice, réfractaire et religieuse. Cette fameuse « Bible belt » que le modéré devenu extrémiste McCain cherche à embrasser, en changeant son attitude par exemple sur l’avortement.
Ce rapprochement de McCain avec la droite extrême et religieuse qui avait soutenu BUSH en 2000 et surtout en 2004 contre Kerry, ne laisse pas insensible le camp OBAMA. Nous avons pu ainsi observer l’amorce d’un rapprochement avec le centre démocrate ceux qui avaient épousé la candidature d’Hillary, communément appelé la génération Clinton. Les clins d’oeil ou appels du pied de Obama sont nombreux. Le candidat démocrate ne veut pas être résumé comme le premier afro Américain, qui pourrait avoir une chance de pouvoir briguer un mandat à la maison blanche, il veut occuper les lieux. L’homme est ambitieux et Michelle et lui ont passé un contrat personnel « it’s one shot baby », traduction, Barak a eu le soutien de sa femme à condition que cette fois soit la bonne, car la future first lady ne veut pas trop mettre sa famille (deux filles) à l’épreuve.
Alors, ce dernier s’emploi à séduire un électorat qui juste qu’ici l’a fuit. Les « Blue collar », ouvrier blanc moyens , trop racistes selon Hillary pour voter pour un noir , les femmes qui avaient vu en Hillary leur Barak, les latinos, les juifs, Wall street, etc…
S’éloignant peu à peu de l’électorat libéral de gauche qui a fait sa victoire aux primaires démocrate. Si il est désormais très connu qu’une élection présidentielle d’un système Bi-parti (républicain – Démocrate) se gagne au centre, un recentrage ne serait en rien une remise en cause de sa promesse principale, le changement “Change we can believe in” or Hope”, message d’espoir pour une Amérique brisée économiquement, quasiment à genoux, et humiliée en Irak, une superpuissance en décrépitude. Avec lui, les américains, voit un JFK des temps moderne, ils peuvent redevenir aimable, aux yeux du monde. La vitalité démocratique l’emporterait enfin sur l’escroquerie et le re-comptage de voix interminables de Floride, le fameux cauchemar de l’élection 2000.
Afin, d’incarner, ce rêve, le candidat a du d’abord gommer un premier handicap qui aurait pu lui être fatale. Son appartenance directe ou indirecte aux milieux Islamiques. Barak Hussein Obama, le nom Hussein, fut utilisé par la propagande du parti républicain pour effrayer l’électorat américain moyen. John McCain disait même que “le Hamas a clairement un candidat favori”,
La réponse fut directe et extrêmement efficace, car inattendue, du camp Obama. Le sénateur de l’Illinois est ainsi devenu sur avec son discours devant le principal lobby pro-israélien à Washington, le premier allié de l’état hébreux. En effet il a dévoilé un Obama très soucieux de se présenter en ami indéfectible de l’état juif, voire un «Obama plus ferme que Bush sur Jérusalem». Il y a cinquante ans, à l’époque du McCarthyisme, les candidats démocrates devaient tout faire pour ne pas paraître «soft on communism». Si, aujourd’hui, pour séduire l’Amérique profonde, on ne peut jamais être assez ferme sur le «terrorisme», pour s’assurer du «vote juif», c’est la fermeté sur Jérusalem, semble-t-il, qui compte avant tout. Il me semble néanmoins, que les propos de Barak Obama s’inscrivent enfin dans une posture électorale, avec les yeux tournés vers le scrutin de novembre.
Deuxième aspect à gommer, la question du leadership, un sondage CNN confiait que 62% des américains attribuaient la qualité de Commander in chief, à McCain, et trouvaient que Obama manquait d’expérience internationale. La aussi la réponse des chargés de campagne de Obama fut fulgurante et très efficace. Une tournée internationale, d’une magnitude sans précédent le propulsant au rang de rock star internationale. Avant Obama, jamais, dans l’histoire électorale américaine, un candidat à l’élection présidentielle n’avait réalisé de tournée internationale aussi ambitieuse. Afghanistan, Irak, Jordanie, Israël, Territoires palestiniens, Allemagne, France, Angleterre : en une semaine, le sénateur de l’Illinois a réussi, sans commettre la moindre faute, à aborder les trois dossiers géopolitiques majeurs pour tout prétendant à la magistrature suprême aux États-Unis. À chaque fois, Barak Obama a su présenter une ligne stratégique claire.
En dernier lieu, troisième aspect qui lui donnera la victoire de Novembre ; l’économie. Quand l’économie va mal, cela profite généralement au démocrate. Dimanche interrogé sur la chaîne NBC Barak Obama déclarait. « Ce qui préoccupe les gens partout dans le pays maintenant c’est leur incapacité à payer l’essence pour leur voiture et leur incapacité à acheter de la nourriture car les prix s’envolent ». Pour gagner, Il doit donc donner à l’Amérique profonde, à ceux qui ont été durement touchés par la crise, l’espoir. La promesse, qu’il leurs redonnera les beaux jours de la croissance et des emplois nombreux vécus sous l’ère Clinton. Si Obama et son excellente équipe de campagne réussissent ce challenge, alors oui ! Barak Hussein Obama sera le prochain président des Etats-Unis d’Amérique.
Cependant, attention à ne pas prendre nos désirs où fantasmes pour la réalité, l’Amérique est complexe, diverse, hétérogène, changeante, unique dans son fonctionnement politique et sociétale. Nous ne sommes ,donc, pas à l’abri de surprises, rendez vous dans 100 jours.
sisi big up missé!!nèg’ douvan!!