dimanche - 28 avril 2024
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…Les blancs gâchés ?

Ces derniers jours, j’ai pu constater l’augmentation flagrante du nombre d’hexagonaux SDF dans les rues de Pointe-à-Pitre et d’autres cités de la Guadeloupe.

Lors d’une discussion que j’ai surprise, j’ai été choquée d’entendre encore et encore parler de “Blanc gâché”. Je l’avais déjà entendu prononcé, mais pensais que ce terme scandaleux avait été compris et de ce fait, abandonné par les Guadeloupéens et banni à jamais de leur langage, même en tant que “façon de parler”, ou “d’expression” comme le disent certains.

Mon sentiment sur le terme en lui-même est le suivant: D’où sort cet intitulé de “blanc gâché” ?

Qui est celui, ou celle, qui a osé injurier son peuple en baptisant ainsi ces individus venus de France pour vivre leur misère au soleil ou qui ont essuyé l’échec et la décadence au point de se retrouver errant, au milieu des chiens galeux de la Capitale « économique » Guadeloupéenne.

Qui sont ceux qui reprennent ce terme pour désigner ces hommes…et ces femmes, alors même que leurs frères noirs, réduits eux aussi à la vie galeuse se voient affublés de noms aussi glorieux que : chien, cracké, fou, mal-propre, voleur, drogué, etc.

En quoi le blanc l’emporterait-il sur le noir dans la misère, tel que cela se fait déjà dans la pseudo-richesse.

Pourquoi un antillais donne t-il volontiers la charité à un SDF blanc alors même qu’il ne daigne pas accorder un regard, symbole d’existence et de respect, à son compatriote déchu ?

Pourquoi le SDF blanc a t-il le privilège de la compassion ? Pour ses yeux bleus ? Pour la symbolique ancestrale de la couleur de sa peau ? Il fait moins sale, moins peur ? Il rappelle le maître ? Il est une intelligence certaine qui serait “gâchée” ?

Ou alors, il est la symbolique d’un retournement de situation où l’ex-assouvi prend le dessus sur le maître, le contre-maître ? Lui accorder le respect et la charité procure un sentiment de supériorité, de satisfaction à celui qui fait montre de compassion ?

Pffff !… Même pas ! Si le geste était symbolique de pouvoir, peut-être prendrait-il alors un semblant de sens… Mais ce n’est même pas le cas.

Le Guadeloupéen ne s’est pas encore émancipé de ces barrières de l’esprit que lui seul entretient et qui freinent sa propre évolution, sa propre émancipation, sa réflexion, sa réussite et sa collaboration intelligente avec les autres peuples.

La misère n’a pas de couleur et si certains privilèges tel que le respect peuvent exister pour certains, c’est qu’ils doivent être pour tous. Le crack-man est un crack-man, qu’il soit blanc, Noir… L’Homme demeure un Homme, qu’il soit blanc, Noir. Si les blancs gâchés existent, alors tel est le cas pour les noirs qui se retrouvent dans la rue à mendier, voler, sniffer, se piquer, se prostituer.

Chaque être est doté d’un potentiel qu’il exploite ou pas,… qu’il sait ou pas exploiter, qu’il détruit ou qu’il perd au détour d’accidents de la vie.

Je ne ferai pas de leçon sur le pourquoi du comment, sur les raisons qui poussent à se retrouver dans la rue. Mon objectif était et demeure, la prise de conscience de certains comportements de notre peuple envers lui-même.

Arrêtons nous deux minutes, réfléchissons… Puis repartons un peu plus libres et grandis que nous ne l’étions 2 minutes plus tôt.

A bon entendeur…

Francy
Francy
Positionnement universel, esprit libre, professionnelle de la communication, Francy partage avec nous ses réflexions sur des sujets divers et variés et nous pousse à la réflexion. Sortir de notre zone de confort collective du i-bon-konsa. #CarpeDiem

4 Commentaires

  1. Les chaines existent qu’on (antillais) le veuille ou pas. Nous sommes en perpétuel combat d’identité, de jonglage intellectuel. Et le plus souvent ce sont nosactes inconscients qui nous le font remarquer. Nous donnons inconsciemment plus ou moins de valeur à qq en fonction de sa couleur de peau. Un capital confiance d’un côté ou de l’autre. Ceux qui ne sont plus dans ce cas là inconsciemment, ils ont déjà fait un pas vers la liberté “dans la tête”, les autres, ils faut juste les comprendre. Comme dit Francy, tout ça n’était pas si loin!

  2. Militan,
    Je comprends bien ce que tu ressens par rapport à ce sujet…toutefois, je ne suis pas vraiment d’accord avec toi…
    Il est vrai que nous n’avons pas connu l’esclavage…mais c’est une étape qui fait partie de notre histoire, donc aussi de ce que nous sommes aujourd’hui…
    Moi non plus, je ne me sens pas enchaînée, parce que je connais mon histoire, je l’accepte, je la considère comme une richesse parce qu’elle fait ce que je suis et qui je suis…
    Pour beaucoup, les “démons du passé” ressurgissent parce qu’ils ne s’acceptent pas, n’acceptent pas le passé et utilisent parfois cette Histoire et ce vécu à mauvais escient (pas sûre de l’ortho…) pour de mauvaises raisons…pour justifier beaucoup de faiblesses…les chaines sont invisibles, mais sont réeelement présentes chez ces personnes que l’on reconnait facilement à leur comportement petit et fermé…
    Mais c’est souvent l’ignorance et le manque d’information qui mènent à ce genre de non-évolution…Et ce, chez les blancs, comme chez les noirs…
    Comme on l’a souvent lu/entendu: il est important de savoir d’où l’on vient pour avancer…même si notre génération n’a pas eu à subir les siècles passés de l’esclavage…
    Pour finir, n’oublie pas que 160 ans….c’est vraiment tout près…ça ne remonte Qu’à 3 générations…ça ne s’oublie pas comme ça!!

  3. pff,je suis pa raciste mais franchement ça c’est la preuve que les mentalités n’ont pas changer chez les Antillais.
    Et c’est vrai que les Noirs ont l’habitude d’avoir de la compassion pour un Blanc errant dans la rue alors que lorsque c’est un Noir qu i est dans la meme situation il n’ya que du mépris.Alors que lorsque un blanc voit un Noir dans des situations précaire ils n’ont que du mépris(et oui,et cela même s’ils montrent le contraire,devant les Noirs ils font semblant d’avoir la compassion mais dehors ça déchire violemment,je sai sais de quoi je parle je vis un France et j’y suis né mais je suis d’origine guadeloupéenne).C’est la qu’on voit qui est vraiment solidaire,chez les Noirs c’est souvent “faut qu’on soit solidaire entre nous ,etc” mais ya que les mots,à l’action ya rien.
    Et quand j’entends des gens dire que les démons du passé ressurgissent je suis pas d’accord.Nous on a pas connu l’esclavage,ce sont nos ancetre qui l’on connuc’est pas de notre génération.
    Donc,quand j’entends des Noirs dirent que les chaines sont dans la tête,ce n’est que psychologique,moi je n’ai de chaine nulle part.

  4. Yep……!!

    Aux Etats Unis l’expréssion “White trash” est similaire à ce que tu décris dans l’article comme blanc gaché.

    Le phénomène est similaire, tant il est vrai que par idéologie, le blanc n’a pas droit à une telle déchéance. Du temps de l’esclavage, aux states, il y avait les noirs esclaves mais des blancs aussi asservis.

    Si bien que, aprés un moment , pour éviter une rebéllion, les nouveaux colons décidèrent de reserver l’esclavage aux noirs!!!

    En conséquence une hierarchie de la misère fut installée. Dont les noirs se retrouvèrent au plus bas de l’échelle. cet élément fut fondateur dans l’unité des peuples blancs d’amérique. ( irlandais, allemand, français, dutch)

    En résumé, ou je veux en venir, c’est que la richesse, la misère , la qualité de vie sont des éléments qui ont été souvent associés à des caractéristiques tel que la couleur de peau ou la géographie ( Nord/Sud), par ex.

    Les antillais étant issus du processus de colonisation , il est normal que les vieux démons du passé ressurgissent…. et que certains s’étonnent de voir des SDF Blancs, cela est en contradiction avec la pyramide sociétale inculquée depuis le plus jeune age à l’école de la république..

    P.S: Chanson de Kassav en vlé on fonctionnai, faisant référence à cette dernière!!!!!

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